La panique est de taille

Certes, on entend, par-ci, par-ci, des déclarations qui rassurent, en termes de lutte contre la sécheresse, aussi bien au niveau de la dotation en eau potable des populations que de l’irrigation des terres des petits et moyens agriculteurs.

En ces périodes de rude aridité où les précipitations se raréfient voire s’abstiennent depuis des lustres, les régions campagnardes et montagneuses, notamment les zones sinueuses et accidentées, vivent le calvaire de la pénurie d’eau. Cette carence des ressources hydriques, qui frappe ces régions déshydratées, amoindrit aussi bien la nappe phréatique au bas de l’échelle que les stocks d’eaux qu’on appelle communément «Metfiat» ou encore en langage du terroir amazigh «Ifraden». Cette situation préoccupante incite les populations à réfléchir sur les mesures à entreprendre pour se procurer cette matière vitale, afin de se préserver et sauver leur cheptel.

Ce phénomène de sécheresse revêt, en effet, un caractère extrêmement urgentissime, du fait que la pénurie d’eau devient de plus en plus accablante pour des populations souffrant de la « malédiction » de la nature qui leur tourne atrocement le dos. Cet état de fait interpellera, sans doute, les responsables, en vue de réagir le plus tôt possible, dans l’espoir d’éviter le drame d’il y a quatre ans où les citoyens, en manque d’eau, se sont précipités dans les quartiers périurbains pour s’y entasser, occasionnant un effroyable exode rural massif, d’une part, et une poussée démographique massive vers les villes, ce qui a généré des phénomènes sociaux insoutenables. A cet égard, les présidents des communes considérées comme étant les zones les plus touchées par la sécheresse ont déclaré que «la situation est inquiétante, depuis que les approvisionnements en eau commencent à s’épuiser dangereusement, au point de se trouver au bord d’une réelle catastrophe». Dans le même contexte, les moyens logistiques en citernes et engins, très limités, ne peuvent pas combler toutes les attentes des habitants éparpillés dans une kyrielle de douars disparates, d’autant plus que le carburant pour faire fonctionner ces véhicules fait défaut. Ce dont on dispose comme gasoil ne peut permettre de couvrir tous ces patelins, car une bonne partie se consomme pour le transport scolaire assuré aux enfants de ces localités éparses.

Par ailleurs, on se plaint, dans ce sens, de l’accaparement de certaines notabilités de la région des citernes en plastique appartenant à la commune. Malgré les requêtes adressées à qui de droit, ce monopole arbitraire n’est pas toujours contrecarré. Il s’avère donc impératif de subvenir aux besoins névralgiques de ces citoyens qui vivent le martyr, sur des montagnes à cours d’eau, surtout que les appels ne cessent de s’intensifier. Il est bien certain qu’un louable effort a été entrepris dans ces localités en matière d’accès, d’électrification, d’infrastructures de base…, mais, il semble bien que le manque d’eau, causé certes par la sécheresse, qui sévit sans relâche dans ces régions, accentue cette situation. Il va donc falloir se focaliser sur cette situation, par l’augmentation du nombre de citernes afin qu’elles parviennent à tous les points en détresse.

Saoudi El Amalki

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