Adopter un mode de vie sain pour préserver le cœur

Journée mondiale du cœur

Ouardirhi Abdelaziz

A l’instar des autres pays de la planète, le Maroc a célébré le 29 septembre 2024 la journée mondiale du cœur. C’est une occasion idoine pour rappeler si besoin aux uns et aux autres toute l’importance qui consiste à adopter un mode de vie sain pour préserver son cœur.

La journée mondiale du cœur est pour nous le moment opportun pour sensibiliser et informer nos lecteurs, et partant le public à la santé cardiovasculaire et aux facteurs de risque individuels pour une meilleure prévention de ces maladies qui sont de plus en plus nombreuses.

En effet, les maladies cardiovasculaires sont considérées en tant que première cause de décès dans le monde, avec plus de 18,6 millions de décès par an, dont 85 % sont dus à des maladies coronariennes, telles que les syndromes coronariens aigus, ou les crises d’AVC. Un taux élevé de ces décès est enregistré dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. Et d’après des estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé, ces maladies représentent 38% de l’ensemble des décès au Maroc.

Quelles sont les maladies cardiovasculaires ?

Les maladies cardiovasculaires (MCV) sont une classe de maladies qui affectent le cœur ou les vaisseaux sanguins (veines et artères). Elles peuvent être causées par une combinaison de facteurs de risque socio-économiques, comportementaux et environnementaux, notamment l’hypertension artérielle, une mauvais alimentation, un taux de cholestérol élevé, le diabète, l’obésité ; le tabagisme, les maladies rénales, l’inactivité physique, la consommation nocive d’alcool et le stress. Les antécédents familiaux, l’origine ethnique, le sexe et l’âge peuvent également influer sur le risque de maladie cardiovasculaire d’une personne.

Des chiffres alarmants

Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. 
On estime à 18,7 millions le nombre de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires, soit 31% de la mortalité mondiale totale. Parmi ces décès, on estime que 7,4 millions sont dus à une cardiopathie coronarienne et 6,7 millions à un AVC (OMS-2016).

Selon le rapport de l’OMS/Europe, les maladies cardiovasculaires sont la principale cause d’invalidités et de décès prématurés dans la région européenne, puisqu’elles sont chaque année à l’origine de plus de 42,5 % des décès. Cela représente 10 000 décès par jour. 

Toujours selon l’OMS, près de 23,3 millions de personnes mourront d’une maladie cardiovasculaire d’ici 2030.

1 sur 3 décès par maladies cardiovasculaires surviennent prématurément chez les personnes de moins de 70 ans

85% des décès par maladies cardiovasculaires sont dus à une crise cardiaque ou à un accident vasculaire cérébral

5% des décès par maladies cardiovasculaires surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire

Le Maroc très concerné

Les spécialistes (cardiologues) du secteur public et du secteur privé, sont unanimes pour dire que le Maroc est sérieusement menacé par les maladies cardiovasculaires. Les chiffres sont alarmants.

Quand on sait que les tiers de la population marocaine sont hypertendus, qu’il y a 3 millions d’obèses dans le pays et que le diabète toucherait plus de 2 millions et demi de Marocains. Ces chiffres sont à revoir à la hausse.

Sur la base de ce constat sans appel, on peut en déduire que le Maroc est un pays de cardiaques. D’ailleurs, nul besoin d’être devin, les chiffres parlent d’eux-mêmes, puisque les maladies cardio-vasculaires sont responsables au Maroc de plus de 100.000 décès par an.

Il faut se rendre à l’évidence, et dire sans détours que les maladies cardiovasculaires représentent une réelle menace de santé publique, une véritable bombe a retardement.

Ces maladies engendrent des dégâts importants au sein de notre population en termes de mortalité, de morbidité et d’handicapes à vie avec tout ce que cela représente comme lourdes charges tant pour les individus concernés par les maladies inhérentes à ces facteurs de risques (diabète, insuffisance rénale, hypertension artérielle, AVC, insuffisances cardiaques, et bien entendu l’infarctus du myocarde…).

Prévention des maladies cardio-vasculaires

De nombreux facteurs de risque sont associés aux maladies cardiovasculaires et aux accidents vasculaires cérébraux. Certains facteurs de risque, comme les antécédents familiaux, ne peuvent pas être modifiés, tandis que d’autres, comme l’hypertension artérielle, peuvent être modifiés par des interventions sur le mode de vie sain et des traitements médicaux prescrits par le médecin spécialiste (cardiologue).

Pour prévenir les maladies cardiovasculaires, et avoir un cœur en bonne santé, il faut premièrement avoir un mode de vie sain pour réduire la pression artérielle et le risque cardiovasculaire. Ceci inclut une activité physique régulière, notamment la marche, le jogging, le vélo ou la natation. C’est en fonction des possibilités et des moyens de chacun. Le plus important, c’est d’éviter la sédentarité.

Il faut réduire la consommation de sel de table, avoir un régime riche en fruits et légumes, augmenter l’apport en potassium dans l’alimentation, éviter ou supprimer les habitudes toxiques, notamment réduire la consommation d’alcool et arrêter de fumer.

Lutter contre le surpoids et l’obésité, limiter le stress entre autres.

En conclusion, nous devons tous être conscients que rien n’est impossible, que nous pouvons relever le défi qui consiste à vaincre les maladies cardiovasculaires.

Oui, il est possibles d’éviter jusqu’à 80 % des maladies cardiovasculaires si nous créons au niveau de toutes les régions du Maroc de meilleures infrastructures, si nous affectons plus de cardiologues là où ils n’y en pas, si nous repensons nos façons de produire et de consommer les aliments et assainissons l’air que nous respirons.

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