Agressions à bord des véhicules de M’dina Bus: Des statistiques et des questions

Alarmant. C’est ainsi que l’on peut qualifier l’ampleur des dégâts subis par l’entreprise M’dina Bus, délégataire des services du transport public en commun dans la capitale économique du pays, suite aux violences, agressions et actes de vandalisme, ciblant ses véhicules, son personnel et ses usagers.

En effet, des statistiques rendues publiques par l’entreprise, dans la foulée de l’indignation soulevée par l’ignoble viol collectif d’une mineure à bord de l’un de ses bus, interpellent à plus d’un titre. Si l’on se fie à ces chiffres, communiqués par l’entreprise, qui ne communique généralement pas sur son secteur d’activité, l’on pourrait croire que la ville blanche plonge dans le noir, le chaos et l’insécurité.

Les chiffres en question montrent ainsi que le nombre d’agressions et d’actes de vandalisme vont crescendo avec une moyenne de vingt victimes par mois. Ainsi, durant trois années (2014, 2015 et 2016), l’entreprise a recensé 10.910 incidents à bord de ses engins, soit 2480 agressions en 2014, pas moins de 3165 actes de violences en 2015 et environ 5265 en 2016. Par préfecture, les statistiques de l’entreprise ont révélé que la préfecture de l’arrondissement de Hay Hassani est arrivée en tête avec 2842 incidents, suivie de Mohammedia (1635), Casa-Anfa (1359), Ben M’sik (909), Nouaceur (890), Sid Bernoussi (888), Hay MohammediAînSebaâ (857), Al Fida Mers Sultan (754), Moulay Rachid (489), AînChock (190) etMediouna (90).

Durant la même période, le nombre des agressions, ayant visé le personnel de l’entreprise, est également effrayant. En 2014, environ 261 agressions ont été ainsi recensées, pas moins de 303 en 2015 et quelques 363 cas en 2016.

Cependant, l’entreprise n’a pas fait savoir si ces incidents ont été signalés à temps aux services sécuritaires et aux autorités locales pour ouvrir les enquêtes nécessaires afin de tirer au clair ces affaires.Cette question a été soulevée suite au dernier viol collectif d’une jeune fille à bord d’un bus. A ce propos, les informations communiquées par l’entreprise étaient discordantes avec celles rendues publiques par les services de sécurité compétents, quant au cadre spatio-temporel de l’acte criminel. Autant dire que cette opacité informationnelle de l’entreprise est à prendre en compte dans la lecture de ses chiffres.

D’ailleurs, d’aucuns l’auraient constaté chaque fois qu’il s’agit de questions relatives à la convention liant l’entreprise au conseil de la ville de Casablanca. A ce titre, le président de cette instance-élue et un audit effectué par les autorités compétentes ont d’ailleurs affirmé que l’entreprise viole le cahier des charges sur toute la ligne.

Par exemple, la moyenne d’âge des bus, mis en service, ne devrait pas dépasser sept ans, alors que plus de six engins, âgés d’environ dix-sept ans, sillonnent les différentes zones de la ville. Voilà une autre forme «des agressions de la vie urbaine».

B. Amenzou

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