Mohamed Nait Youssef
Il est avocat, militant et activiste amazigh. Aujourd’hui, il n’est plus. Ahmed Dghrni, l’un des militants les plus rigoureux de la mouvance amazighe a rendu l’âme, lundi 19 octobre, après une longue lutte contre la maladie. Il avait 73 ans.
«C’est une grande perte avec le départ de l’un des pionniers du mouvement amazigh et l’un des hommes fidèles de la province de Tiznit ayant dédié leur vie au service de la patrie, de la culture et de l’identité amazighes avec dévouement et altruisme», a témoigné Abdellatif Ouammou, avocat et militant, sur le décès d’Ahmed Dghrni.
Sa mort, a-t-il ajouté, est une perte immense à notre pays mais aussi à la scène et à la production intellectuelle nationale. «Notre pays a perdu une plume importante ayant légué des publications dans les domaines de la littérature, de l’histoire, de la politique, de l’amazighe…», a-t-il fait savoir.
Né en 1947 à la commune de Taddart, Ahmed Dgharni est le fondateur du Parti Démocratique Amazigh marocain (PDAM) en 2005. Il est l’une des icônes du mouvement amazigh ayant défendu la culture, la langue et l’identité amazighes.
«Un monument de la revendication amazighe au Maroc et en Afrique du nord nous quitte définitivement. Tristement triste. Ddda Hmad Adghirni est de la tribu des Aït Baamrane, une tribu amazighe qui constitue la dernière poche de résistance contre la colonisation.
Un militant qui a entrepris la première action politique «moderne» amazighe en créant le Parti Démocratique Amazighe Marocain, interdit par le pouvoir», écrit Moha Moukhlis, acteur amazigh, sur le défunt. Et d’ajouter : «Ddda Hmad est un militant qui dérange par ses positions fracassantes et légitimes, en faveur d’une Afrique du Nord amazighe, bousculant les arabistes en Algérie, en Lybie et ailleurs. Sa plaidoirie en faveur des détenus politiques de l’Association Tilelli de Goulmima en 1994 reste une référence».
Avec la mort de Ahmed Dgharni, le mouvement amazigh perd l’un de ses enfants prodigues.