C’est avec plaisir et délectation que je partage ce témoignage à propos d’un ami, d’un homme de culture, d’un enseignant universitaire, d’un critique de théâtre qui fut aussi et pendant plus d’une dizaine d’années, directeur de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle, ISADAC, de Rabat.
A la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Mohammedia, il a formé toute une génération d’étudiants (dont je fais partie) à l’analyse des textes dramatiques. Ses cours de dramaturgie étaient de véritables parties de plaisir. Il fallait s’arrêter sur chaque mot, chaque phrase, chaque silence pour essayer de toucher l’essentiel de chaque scène. Il a su nous transmettre sa passion pour l’analyse des pièces de théâtre, sa rigueur scientifique et son amour pour le jeu incarné des scènes lues, savourées et interprétées.
Je me rappellerai toujours de l’analyse de la toute première réplique de En attendant Godot de S. Beckett : «Rien à faire !» : Ahmed Massaia questionnait les détails de l’écriture, les intentions, les tonalités de la voix, le rythme des phrases…etc.
Sa méthodologie rigoureuse était admirablement mêlée à un amour sans limite de l’écriture, des écritures dramatiques.
Je lui dois cette rigueur et aussi cet amour passionné pour les grands textes du répertoire dramatique universel.
A l’ISADAC, Ahmed Massaia n’a épargné aucun effort pour contribuer au rayonnement de cette institution. Il était soucieux de la qualité de l’enseignement artistique dispensé aux étudiants. Il a fait de l’Excellence un choix et une cible. Il a mis son charisme, son sens du dialogue et son savoir-faire pédagogique au service des enseignants et des étudiants.
Rien à faire ! Massaia est un homme entier: il ne sait pas faire dans la demi-mesure. Il est un homme de dialogue, il accepte les différences et sait les respecter.
Merci Ahmed pour ton dévouement inconditionnel en faveur de la formation théâtrale !
Merci Ahmed pour ton engagement citoyen dans le domaine de l’éducation artistique des jeunes de ce pays auquel tu as toujours été viscéralement attaché.
Rachid Mountasar