Les matches de la 24e journée de Premier League ont eu des airs de passation de pouvoir: Liverpool, battu à Leicester (3-1), admet qu’il sera sans doute impossible de reprendre Manchester City qui s’envole après sa victoire (3-0) sur Tottenham.
«Non, honnêtement, je ne pense pas qu’on puisse combler cet écart (sur City) cette année», a lâché un Jürgen Klopp résigné après la 3e défaite de suite de son équipe en championnat.
Un an après avoir reconquis un titre qui les fuyait depuis 30 ans, les Reds sont 4e à 13 points des Citizens qui joueront mercredi un match en retard.
«Nous ne nous préoccupons plus du titre, nous ne sommes pas idiots», a encore lancé Klopp.
«Nous avons un match difficile mardi (en huitième de finale aller de Ligue des Champions contre Leipzig) et puis samedi un autre, un derby» contre Everton qui pourrait rejoindre les Reds aux points en cas de victoire dimanche contre Fulham.
Son équipe se bat maintenant même pour garder un ticket en C1, compétition importante pour son équilibre financier.
Outre Everton qui a, en plus, deux matches en retard à jouer, Chelsea et West Ham sont à l’affût à un point et reçoivent lundi deux mal classés, Newcastle et la lanterne rouge Sheffield United.
La défaite contre Leicester – qui devient provisoirement dauphin de City, en attendant le match de Manchester United chez l’avant-dernier, West Bromwich Albion, dimanche – pourrait laisser des traces dans les esprits.
Le champion a produit pendant 70 minutes une prestation encourageante, dominant le match et contrôlant à peu près les contres de Leicester.
Il a même cru faire le plus dur lorsque Roberto Firmino a enchaîné dans la surface contrôle-râteau-talonnade pour Mohamed Salah dont la frappe enroulée dans le petit filet droit de Kasper Schmeichel a ouvert le score (1-0, 67e).
Mais cet avantage n’a pas duré et les Reds se sont effondrés après l’égalisation, encaissant trois buts en sept minutes.
C’est d’abord un coup-franc rentrant de James Maddison, à la limite de la surface de réparation, qui est rentré sans que personne, surtout pas Alisson (déjà fautif au pied dans deux des quatre buts de City le week-end dernier) ne la touche (1-1, 78e).
Trois minutes plus tard, Alisson, sorti de sa surface, et le défenseur turc Ozan Kabak, dont c’était le premier match en rouge, se sont télescopés, offrant le ballon à Jamie Vardy qui a marqué dans le but vide (2-1, 81e), avant que Harvey Barnes n’enfonce le clou (3-1, 85e).
«Dans les moments difficiles, je sais que la seule issue est de bien jouer au football, de se battre et de travailler dur. Nous en sommes encore capables et c’est ce que nous allons continuer à faire. Nous devons continuer à le faire», a martelé Klopp, ébranlé.
Il y a décidément une classe d’écart entre Manchester City et le reste de la Premier League actuellement, et cela commence à se voir au classement.
En battant sans souffrir des Spurs, il est vrai, dans le dur, les double champions 2018 et 2019 ont conservé sept points d’avance sur Leicester, avec un match en moins, et huit sur United qui en compte le même nombre (23).
Mais c’est surtout dans le jeu que l’impression de facilité stupéfie avec 11 victoires de suite en championnat pour un score cumulé de 28 à 2.
Hormis un coup-franc de Harry Kane sur le poteau (14e), les Londoniens n’ont rien pu faire face à la machine mancunienne et son métronome, Ilkay Gündogan qui, match après match, n’en finit pas d’épater.
Il a d’abord obtenu le penalty de l’ouverture du score à la 21e. Un exercice dans lequel City n’a pas brillé dernièrement et qui a encore bien failli ne pas lui sourire, mais la main de Hugo Lloris n’a pas été assez ferme pour sortir le tir de Rodri (1-0, 23e).
Le milieu de terrain allemand a ensuite inscrit un doublé en seconde période, (2-0, 50e et 3-0, 66e), servi directement pour sa deuxième réalisation par le gardien Ederson.