Apaiser la colère sociale dans le Souss

Tant bien que mal, nombre de rentrées se sont succédé, sans trop de dégâts. On citera la rentrée politique, avec le remaniement de l’Exécutif, les rentrées scolaire et parlementaire. A présent, la rentrée sociale taraude la société.

A mesure qu’on avance, par-ci par-là des expressions de rejet et de refus se manifestent. A coup sûr, c’est là, la rentrée la plus houleuse et mouvementée. Aussi bien les institutions que les fabriques, les responsables se trouvent en conflit avec la population, notamment les couches démunies. La tension s’élève à plus d’un titre pour un différend ou encore un malentendu quelconque. De même, les difficultés s’aggravent, de plus en plus, au point de mettre en danger la stabilité entre partenaires.

Dans le Souss, plus précisément, on citera, à titre indicatif, les sit-in protestataires qui émaillent plusieurs lieux de la ville, bondés de manifestants, banderoles brandies, en slogans ininterrompus. Récemment, on a noté un attroupement, en face de la Wilaya, râlant et vociférant le malheur dont il souffre, depuis des années. Il est question des victimes de la démolition des bidonvilles sur les versants des piémonts de la ville. Les plaignants frustrés, qui estiment être frappés par l’injustice, ne cessent d’exprimer publiquement leur malaise. Ils considèrent que leurs appels ne sont pas comblés face à une administration indifférente, en dépit de leur persistance à recouvrer leurs droits légitimes. Certes, ce dossier ne date pas d’hier, puisqu’il traîne depuis plus d’une décennie.

Il va sans dire également que les séquelles du traitement approximatif auquel il était soumis, compliquent son dénouement, de nos jours.Un peu plus éloigné, du côté du quartier de Talborjt, le promoteur national de l’habitat est également pointé du doigt. Plusieurs dizaines de protestants s’écrient à tue-tête à qui veut les entendre.

Selon leurs dires, ils dénoncent l’usurpation dont ils ont été victimes. A en croire les associations sous l’étendard desquelles ils sont réunis, devant l’établissement demi-étatique, ils ont acquis un terrain à bâtir, mais ils se sont vite aperçus que l’assiette foncière n’est  pas encore assainie. Une situation burlesque qui laisse planer des doutes sur la véracité de l’attitude du promoteur.

D’autres mouvements sociaux éclatent ici et là, provoquant ainsi un état de tension parmi les résidents. La rentrée semble être d’une âpreté inquiétante. Sans nulle envie de verser dans une description alarmiste, il importe, en revanche, de ne pas minimiser ces sursauts de protestation qui peuvent faire tâche d’huile et faire sombrer la ville dans l’instabilité sociale. Il va falloir alors crever l’abcès avant qu’il ne dégénère. Prioriser le dialogue et écouter attentivement, dans le respect et la pondération les requêtes des citoyens seraient la clé appropriée à tout affront social.

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