Après le départ de Biden, un duel Kamala Harris-Donald Trump ?

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Le vœu des millions d’électeurs américains, qui craignaient qu’un nouveau face-à-face entre Joe Biden et Donald Trump ne soit qu’une confirmation de l’incapacité du président sortant à tenir tête à son rival républicain et ne fasse de lui un énorme boulet aux pieds du Parti démocrate car il ne pourrait jamais empêcher l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche, a été exaucé, dimanche dernier, avec le retrait de Joe Biden de la course à la présidence.

Mais bien que le renoncement de celui qui était apparu trop affaibli tant physiquement que politiquement lors de sa prestation désastreuse au cours du duel télévisé qui l’avait opposé à Donald Trump a ouvert la voie à la vice-présidente Kamala Harris à laquelle il a accordé son soutien pour l’élection présidentielle et qui bénéficie d’un large soutien, dans le camp démocrate, pour affronter le candidat républicain, le chemin qui la conduirait vers l’investiture suprême reste encore long et parsemé d’embûches.

Ainsi, même si, pour l’heure, il n’y a aucune enquête qui ait tenu compte du renoncement de Biden de la course à l’investiture suprême, les sondages publiés immédiatement après la prestation télévisée catastrophique du président sortant lors de son face-à-face avec Donald Trump, indiquent clairement que les chances de Kamala Harris face au candidat républicain sont légèrement meilleures que celles du président Biden qui ne remportait que 44,7% des intentions de vote alors qu’elle en réunirait 46,3%.

En outre, un sondage NBC révèle que Kamala Harris, qui a des origines à la fois indiennes et jamaïquaines, a une très grande popularité auprès des électeurs noirs puisqu’avec 78% des intentions de vote, elle dépasse de 64 points Donald Trump qui n’en a recueilli que 14%, le devance auprès de l’électorat féminin et reste, enfin, très appréciée par les latino-américains.

Si donc Kamala Harris est nommée comme candidate démocrate à la présidentielle, il est clair qu’avec ses 59 ans, le facteur âge va jouer en sa faveur face à Donald Trump qui a atteint, désormais, l’âge honorable de 78 ans et qui n’avait eu de cesse de critiquer son rival démocrate Joe Biden sur son « grand âge » alors même que ce dernier n’a que 3 années de plus que lui.

Mais, outre l’âge des protagonistes, il est clair qu’après avoir occupé la fonction de vice-présidente, Kamala Harris va devoir endosser le bilan du président sortant que Donald Trump attaquait sans relâche, « supporter » les critiques de ce dernier se rapportant notamment à l’inflation post-pandémie du Covid-19, qui est, désormais, de l’ordre de 10% annuellement mais, surtout,  à la politique migratoire de l’administration Biden car bien que le président sortant lui avait confié, dès le début de son mandat, l’épineux dossier des migrants, l’intéressée n’est pas parvenue à contenir les flux migratoires illégaux à la frontière avec le Mexique qui ont triplé ces trois dernières années.

C’est dire que les cent jours qui les séparent du 5 Novembre prochain seront particulièrement chauds aussi bien pour Donald Trump que pour Kamala Harris mais attendons pour voir…

Top