Au moins un soldat tué dans une attaque à la frontière du Burkina

Côte d’Ivoire

Le nord de la Côte d’Ivoire, frontalier du Burkina Faso, a été de nouveau la cible lundi soir d’une attaque de jihadistes présumés au cours de laquelle un soldat ivoirien a été tué, selon un bilan provisoire.

Cette attaque est la troisième en un peu plus de deux mois commise dans cette région frontalière du Burkina Faso, en proie à la violence jihadiste depuis 2015.

Lundi soir vers 21H00 (locales et GMT), « la localité de Tougbo, située dans le département de Bouna et frontalière du Burkina Faso, a été attaquée par des individus armés », indique mardi un communiqué signé du général Lassina Doumbia, chef d’état-major général des armées ivoiriennes.

« Le détachement des Forces armées de Côte d’Ivoire pré-déployé sur les lieux a immédiatement réagi et repoussé l’ennemi », ajoute le communiqué, qui précise que « le bilan provisoire fait état d’un soldat ivoirien décédé des suites de ses blessures ».

« Aucune victime civile n’est à déplorer », affirme l’état-major.

« Les opérations militaires de ratissage » pour retrouver les assaillants » se poursuivent sur le terrain avec l’arrivée de renforts dépêchés dans la zone », ajoute la même source.

Les dernières attaques dans le nord de la Côte d’Ivoire, près de la frontière du Burkina Faso, remontent au 29 mars lorsque deux positions de l’armée à Kafolo et Kolobougou avaient été prises pour cibles par des hommes armés, faisant six morts, trois soldats et « trois terroristes ».

L’attaque de Kafolo – deux soldats tués – était « le fait d’une soixantaine de terroristes lourdement armés venant du Burkina-Faso », selon l’armée. A Kolobougou, un gendarme avait été tué lors d’un assaut sur la gendarmerie.

Dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, une attaque contre l’armée ivoirienne s’était déjà produite à Kafolo, au cours de laquelle 14 soldats avaient été tués.

Attribuées aux jihadistes qui frappent dans plusieurs pays voisins – Burkina Faso, Mali et Niger – ces attaques n’ont pas été revendiquées.

La Côte d’Ivoire avait été frappée une première fois par une attaque jihadiste en mars 2016, dans la ville balnéaire de Grand-Bassam, près d’Abidjan: des assaillants avaient ouvert le feu sur la plage et des hôtels, faisant 19 morts.

Début février, Bernard Emié, patron du renseignement extérieur français, a affirmé qu’ Al-Qaïda au Sahel développait un « projet d’expansion » vers le golfe de Guinée, en particulier la Côte d’Ivoire et le Bénin, ce à quoi le gouvernement ivoirien avait répondu qu’il était déjà « alerté » et « maintenait la vigilance permanente concernant cette problématique de terrorisme ».

L’attaque de lundi est survenue peu avant l’inauguration prévue jeudi par le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) à Jacqueville, près d’Abidjan.

Cette académie doit notamment former, en collaboration avec plusieurs pays dont la France, des cadres de la lutte « antiterroriste » venus en particulier des pays ouest-africains les plus affectés par la violence jihadiste.

Plusieurs attentats ont déjà été déjoués grâce à la collaboration des services de renseignements ivoirien, malien, burkinabè et français, selon des sources sécuritaires ivoiriennes et françaises.

Le Sahel est en proie aux attaques et attentats meurtriers d’une myriade de groupes jihadistes, liés soit à Al-Qaïda soit au groupe Etat islamique (EI), et implantés dans des zones largement délaissés par les pouvoirs centraux.

Le Burkina Faso a été touché dans la nuit de vendredi à samedi par l’attaque la plus meurtrière de son histoire depuis qu’il est victime des violences jihadistes en 2015. Au moins 132 personnes selon le gouvernement, 160 selon des sources locales, ont été tuées lors de l’attaque de la localité de Solhan, près des frontières avec le Mali et le Niger.

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