Billet : «Taxiat» Uberalles…

Le titre ci-dessus est un pastiche du leitmotiv de l’Allemagne nazie, «Deutschlandüberalles», qui signifie littéralement que l’Allemagne est au-dessus de tout. Apparemment, à Casablanca, les chauffeurs de taxis rouges sont au-dessus des lois.

Courses-poursuites, agressions caractérisées, pressions pour l’embastillement de leurs victimes…

Voilà plus d’une année que les taxi-drivers font la chasse aux chauffeurs de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) dans les rues de la ville, estimant que ces derniers leur livrent une concurrence déloyale et exercent leur métier sans la moindre autorisation.

C’est pour sécuriser ses employés que le géant américain de la mise en relation de passagers et de chauffeurs vient d’inclure dans son application de nouvelles fonctionnalités. Techniquement, les utilisateurs ne disposant pas d’un moyen de paiement par carte de crédit devront confirmer leur identité via leur profil Facebook.

Amine, chauffeur Uber depuis le «day one», ou presque (le service est opérationnel depuis fin 2015 à Casablanca), salue cette initiative, mais se dit moyennement soulagé : «Il y a eu de nombreux cas de guet-apens. Des chauffeurs de taxi ont poussé le vice jusqu’à commander des courses pour nous mettre la main dessus et nous coller une rouste !». Il explique, cependant, que les nouvelles fonctionnalités ne résolvent pas le problème principal. «Les chauffeurs de taxi nous guettent devant les hôtels, les boîtes de nuit, ou encore les gares ! Je connais plein de confrères à qui on a refait le portrait, d’autres qui ont été conduits brutalement au commissariat par une horde de taxi-drivers en colère !», raconte-t-il, avant d’enchaîner avec l’histoire (navrante) de cet automobiliste n’ayant aucun rapport avec Uber, qui a été rudoyé «ces derniers jours devant la gare Casa-Voyageurs» par une dizaine de chauffeurs de taxi qui l’ont pris pour un «ennemi» : «Il était simplement venu chercher un ami étranger qui venait de débarquer de l’aéroport. Ils ont fini tous les deux au commissariat !».

Des méprises comme celle-ci se multiplieront vraisemblablement si les autorités compétentes laissent aux «moultaxiat» la latitude de «réglementer» le secteur du transport urbain et d’y faire le ménage…

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