Brice Lalonde: «Réconcilier la société avec l’écologie»

Pour sa part, Brice Lalonde a plaidé, dans un exposé de haut niveau, pour «réconcilier la société et l’écologie».

Faisant un bref rappel historique de ses débuts militants, en tant qu’étudiant UNEF à la Sorbonne, en cette année 1968, avec les ténors du militantisme juvénile, et retrace les débuts du mouvement écologiste avec le candidat René Dumont à la présidentielle de 1974… Il insistera sur les objectifs du mouvement écologiste qui est de garantir le bien être des citoyens tout en définissant les responsabilités respectives du système global de production et de consommation. Car la production et la croissance «ne peuvent  nullement durer linéairement».

A la demande de Mohamed Nabil Benabdallah, Brice Lalonde fera la différence entre l’écologie et l’environnement. Pour lui, l’écologisme est une alternative globale et politique, qui ne délaisse pas, pour autant, la protection de la nature et de l’environnement». L’équation a été résolue par les écologistes dans les années 1970.

La lutte pour un environnement sain, par exemple autour d’une revendication locale (pollution d’une rivière ou pour un parc  naturel), n’est qu’une infime partie de la lutte pour l’écologie, qui elle traite des symptômes de la crise écologique. Car  les «causes profondes des pollutions et des nuisances» ne seront pas combattues.

L’ancien ministre français de l’Environnement s’étalera sur le sujet en lançant, surtout, des messages. Il s’agit de se pencher sur les limites de la production pour «rémunérer la nature» et développera les concepts «capital/salaire et valeurs» aux yeux du « réformisme capitaliste» qui ne décide pas de « réparer et d’entretenir la nature, qu’il considère inépuisable et donc gratuit et l’on se sert…» à volonté et à satieté. Il s’exclamera… «Les valeurs, la valeur, ce n’est pas uniquement l’argent».

Brice Lalonde plaidera ensuite pour «une nouvelle agriculture et une nouvelle écologie» qui… rémunère les abeilles pour leur apport et bienfaits à la nature et à l’homme.

Il conclura son intervention par une tentative de définition de «l’idéal écologique», qui, selon lui, est cette autonomie du peuple par la préservation des ressources naturelles. C’est aussi «le pouvoir d’achat, le pouvoir de vivre, d’avoir la capacité d’organiser sa vie, son environnement…». Ce qui donne à l’homme et à la société la possibilité (…) de se réconcilier avec la nature et l’écologie».

Pour lui, in fine, il s’agit d’agir «selon les priorités, et trancher sur des choix politiques à entreprendre»… Brice Lalonde a insisté par la suite sur le devoir de rémunération de la nature et de la réconciliation avec le peuple,  qui se formalisent concrètement par l’entretien et la préservation des ressources naturelles d’une part et par l’autonomisation Vs dépendance du peuple.

Related posts

Top