Immobilier
Kaoutar Khennach
Depuis le début de la crise sanitaire liée à la Covid-19, le secteur immobilier, touché de plein fouet par l’arrêt des chantiers de construction et la remise en question des projets d’achat des biens immobilier au niveau de toutes les régions du Maroc, a provoqué un effet d’entraînement considérable sur l’ensemble de l’économie du pays. Aujourd’hui et au moment d’une sortie de crise, les questions qui se posent toujours: Quel peut-être l’impact de cette crises sanitaire sur le marché immobilier marocain et plus particulièrement les promoteurs immobiliers? Quelle vision post-Covid-19 ? Dans ce contexte, le groupe Bzioui Immo, a rassemblé le 25 mai dernier, des acteurs et professionnels du secteur immobilier pour aborder cette problématique.
Ainsi, Mostafa El Jaï, professeur universitaire et expert financier et économique et vice-président de la CGEM, a déclaré que « la pandémie a affecté 60% de l’activité des entreprises marocaines, et a même conduit à la faillite d’un bon nombre d’entre elles, y compris le secteur immobilier ». Et de poursuivre: « l’offre de logements existe aujourd’hui au Maroc, mais la demande est faible, notamment pour les logements de moyenne et haute qualité, en raison du pouvoir d’achat du consommateur marocain qui suscite des interrogations. »
Pour sa part, Mouloud Sadat, entrepreneur dans le secteur de la formation aux métiers de l’immobilier, du bâtiment et des travaux publics a estimé que : « la crise du secteur immobilier au Maroc a démarré en 2008. En effet, ce secteur est très sensible et est rapidement affecté par les récessions économiques. Ainsi, la pandémie a frappé la stabilité des investissements ». Et d’ajouter: « toutes les villes marocaines ont connu une nette baisse de la demande de logements, y compris Marrakech, Casablanca et Tanger. Et pour cause, l’impact de la pandémie sur le pouvoir d’achat du consommateur marocain, ainsi que l’effet de la crise russo-ukrainienne sur les prix internationaux des matériaux de construction ». Aussi, M. Sadate a souligné que « le Maroc a les capacités qui lui permettent de surmonter cette crise et d’atteindre la stabilité dans le secteur immobilier, à travers des mesures spécifiques à cet égard ».
D’autre part, Noureddine Guennoun, notaire accrédité auprès du Conseil national du notariat au Maroc, a appelé « le gouvernement à adopter des mesures d’atténuation pour encourager l’investissement dans le secteur immobilier ». Il a également précisé qu’après avoir réduit les droits d’enregistrement de 50% immédiatement après la levée de la quarantaine, cela a contribué à la demande d’acquisition des biens résidentiels. Ce qui signifie que l’État dispose de mécanismes pour relancer la propriété s’il a la volonté de le faire. »
De son côté, Abdelkhalek Wahidi, directeur commercial de la société « Bzioui Immo », a évoqué les répercussions de la crise sur le secteur immobilier, qui souffrait déjà de nombreux obstacles. Dans ce sens, il a indiqué que la crise a poussé le groupe « Bzioui Immo », à mettre de côté ses plans stratégiques antérieurs, et à préparer une nouvelle vision en phase avec la crise actuelle, mais également en fonction des besoins et attentes du consommateur. Aussi, il a appelé les autorités officielles à réfléchir sur la relance de la propriété, d’autant plus que le gouvernement actuel est conscient de ce qui se passe dans le domaine économique.
Enfin, les panélistes se sont mis d’accord sur la nécessité des opérateurs du secteur immobilier de s’ouvrir à des alternatives efficaces, pour donner un nouveau départ à la promotion immobilière au Maroc.