Ces militants et artistes amazighs qui nous ont quittés en 2018…

Une année triste pour le paysage culturel et associatif amazigh en particulier et marocain en général. Des figures emblématiques nous ont quittés en cette année 2018, notamment, Brahim Akhayat.

Le père du mouvement culturel amazigh et l’un des fondateurs de la première association amazighe du Maroc, l’AMREC (Association marocaine de recherche et d’échange culturel) est décédé le 7 février 2018  à l’âge de 77 ans. Brahim Akhayat a été le fondateur de la toute première association amazighe au Maroc. «Il a grandement contribué à l’établissement d’un dialogue national sérieux et responsable autour de l’amazighité», a déclaré Ahmed Assid sur son départ.

Cette année, le paysage artistique a également pleuré le départ du chanteur, poète et artiste amazigh, Rays Ihya Bouqdir, le 1er août 2018  à l’âge de 70 ans. L’artiste, qui a vu le jour en 1949, est considéré comme l’une des figures légendaires de la poésie et de la musique amazighes.  Un poète qui a donné à l’art «Ajmak» une dimension nationale voire internationale. Il a été nommé par les amoureux de sa musique et les férus de sa poésie comme ambassadeur de la poésie et de la versification. Son départ est ressenti comme une grande perte pour le patrimoine musical et poétique amazighs. Ihya Bouqdir a pu saisir l’âme poétique de cette culture pléthorique, aux sources multiples, variées et séculaires. Une culture singulière, rythmée, engagée et populaire.

Le 27 août 2018, c’est le chercheur et écrivain, Mohamed El Manouar, qui a rendu l’âme à l’hôpital Cheikh Zaïd de Rabat, suite à une longue maladie. El Manouar est né dans le Sud-est marocain au village Igherm n Amednagh dans la commune rurale de Sidi Bou Yahia, Souk Lakhmis, province de Tinghir. Il était à la fois écrivain, poète, historien et membre du conseil d’administration de l’IRCAM pendant des années. Prolifique ! Le lauréat du grand prix National de la culture Amazighe en 2013 compte à son actif un florilège de publications entre autres «Tamazight : la constitutionnalisation ou la mort», «Le Sud-Est Marocain: réflexion sur l’occupation et l’organisation des espaces sociaux et politique… le cas de Dadès…», «Tahmidoucht: Un regard qui traverse le temps», «Parcours : La passion d’un destin…», «L’Amazighité en devenir : Legs de l’un de ses vétérans… Feu Dr Ousadden».

Le samedi 27 octobre 2018, c’est Mouloud Ou Hamouch qui a tiré sa révérence, après un long combat contre la maladie.  Après avoir souffert en silence, il a quitté le milieu artistique après un demi-siècle consacré à la musique. Mouloud Ou Hamouch a consacré sa vie à l’art. Très discret, il a toujours travaillé dans l’ombre, loin des lumières et des projecteurs. Doué, passionné, amoureux jusqu’au bout… de ses racines, de sa langue amazighe poétique et de sa musique, son parcours riche remonte au années 50.

Mohamed Nait Youssef

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