Conférence des nationalistes européens et Valse-hésitation des autorités bruxelloises

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Alors qu’ils s’étaient donné rendez-vous, à Bruxelles, ce mardi 16 Avril, pour la tenue de leur «National Conservatism Conference» à l’effet de promouvoir leur programme avant les élections de Juin prochain, les élus et intellectuels européens nationalistes et conservateurs en avaient été empêchés, dans un premier temps, par la police, sur ordre des autorités municipales de Saint-Josse-ten-Noode qui craignaient qu’un tel rassemblement ne puisse constituer un trouble à l’ordre public.

Emir Kir, le maire socialiste dissident de la commune de Saint-Josse-ten-Noode, l’une des dix-neuf communes constituant Bruxelles, avait déclaré, en effet, avoir «pris un arrêté du bourgmestre pour interdire l’événement (…) pour garantir la sécurité publique (car) à Etterbeek, à Bruxelles-Ville et à Saint-Josse, l’extrême droite n’est pas la bienvenue».

Mais l’interruption de cette conférence prévue à quelques semaines des élections européennes et à laquelle était conviés plusieurs têtes d’affiche du camp nationaliste et eurosceptique comme le premier ministre hongrois, Viktor Orban, l’ancien premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, l’ancien candidat à la présidentielle française et leader de  « Reconquête », Eric Zemmour, ainsi que le Britannique Nigel Farage, promoteur du Brexit, a été tellement amplifiée par les réseaux sociaux qu’elle a provoqué une réaction courroucée de la part des chefs des gouvernements italien et britannique.

Même son de cloche du côté du Premier ministre britannique Rishi Sunak qui a estimé que cette « interdiction » est « extrêmement inquiétante », de la cheffe du gouvernement ultraconservateur italien, Giorgia Meloni, qui s’est dite « consternée » par cette décision qui la laisse « incrédule » mais, également, d’Eric Zemmour qui, après avoir été bloqué, à l’entrée de la salle par un cordon de policiers, avait fini par déclarer, devant les caméras, qu’il avait affaire à «une dictature».

En emboitant le pas à tous ces dirigeants, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, principale tête d’affiche de cette rencontre, a saisi cette occasion pour rappeler sur « X » (ex-Twitter), que « la dernière fois » qu’on avait voulu le faire taire, c’était quand les communistes le lui avaient imposé en 1988.

Or, comme il «n’avait pas abandonné à l’époque», le dirigeant hongrois a déclaré qu’il est entièrement disposé à ne pas abandonner «cette fois-ci, non plus» et ira même jusqu’à voir, dans cette interdiction, une illustration du fait qu’ «en Europe et en particulier, à Bruxelles, la liberté» est en danger».

Saisi, après que le Premier ministre belge, Alexander De Croo, ait jugé comme étant «inconstitutionnelle», la décision prise par les autorités municipales de la capitale du moment que «l’autonomie communale (…) ne peut jamais l’emporter sur (…) la liberté d’expression et de réunion» et estimé, par ailleurs, que l’interdiction de la tenue d’une telle conférence représente une menace sérieuse contre le droit à la réunion, le Conseil d’Etat belge a, dès mercredi matin, cassé la décision municipale au motif qu’elle ne représente aucune menace pour la sécurité publique et permis, en conséquence, aux conférenciers de poursuivre leurs travaux.

Principale tête d’affiche de cette réunion, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, s’est immédiatement félicité de cet heureux dénouement qui prouve qu’en Europe «l’oppression (est) croissante contre ceux qui défendent les libertés » et les quelques deux cent cinquante nationalistes européens qui participent à cette conférence ont pu poursuivre leurs travaux.

Est-ce à dire qu’en dépit de pareils incidents de parcours, le nationalisme européen a encore de très beaux jours devant lui ? Attendons pour voir…

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