CyFy Africa 2018: Le futur c’est aujourd’hui !

Tanger a accueilli récemment la quatrième édition du Congrès international de la technologie et de l’innovation CyFy Africa 2018. Venant des quatre coins du globe, des dizaines d’experts et de professionnels de la TIC se sont attaqués aux différentes questions liées à l’évolution fulgurante que connait le monde numérique.

La perle du nord renforce son rayonnement international dans le monde des nouvelles technologies ! Réalisé par le Ministère du commerce, de l’industrie, de l’investissement et de l’économie numérique et le Conseil régional Tanger-Tétouan-Al Hoceima en partenariat avec le Centre d’études et de recherche indien, ORF, CyFy Africa 2018 a représenté une rencontre fructueuse entre les experts, couronnée par l’organisation de plus d’une vingtaine de conférences et de tables rondes animées par des conférenciers spécialisés dans le secteur du digital. C’est Ilyas El Omari, président du le conseil régional de Tanger, qui a ouvert le bal en déclarant que «le choix d’organiser cette édition du CyFy Africa 2018 à Tanger ne doit rien au hasard. La métropole du Nord représente une passerelle civilisationnelle, culturelle et scientifique entre l’Europe et l’Afrique, et détient l’un des Centres technologiques les plus importants du continent africain».

Richesse du modèle indien

Loin d’être une simple rencontre des spécialistes de l’univers numérique, la décision de réaliser ce congrès international en partenariat avec l’Inde prend en considération énormément de facteurs liés aux spécificités socio-économiques de l’Afrique, précise Moulay Hafid Elalamy. «Malgré une certaine ressemblance avec l’Afrique en termes de disparités économiques importantes et une grande diversité culturelle, l’Inde a réussi le défi de devenir un pôle économique mondial pour se positionner parmi les leaders internationaux des technologies de l’information et de communication. Les pays africains sont tous appelés à s’inspirer de la riche expérience indienne», a-t-il ajouté.

Les multiples conférences et débats animés en marge de cet événement ont principalement pour objectif de chercher à mieux intégrer les technologies émergentes dans le continent africain, notamment de ses jeunes.Du fait que la technologie, le secteur robotique et l’intelligence artificielle remodèlent l’humanité, discuter et résoudre toute une gamme d’appréhensions concernant le genre, la race, l’ethnicité et l’équité est devenu primordial. En cela, Sunjoy Joshi, The chairman of the ORF, a affirmé : «nombreuses sont les questions qui se posent avec acuité et auxquelles nous essayerons de répondre à l’occasion de cette édition de CyFy. L’inscription des différents pays, notamment africains, dans cette évolution du monde numérique est devenue cruciale. L’Inde occupe aujourd’hui une place particulière dans le développement des nouvelles technologies. Je pense que durant sa visite en Inde, Moulay Hafid El Alamy a compris ce grand enthousiasme,ce qui nous a permis de réussir progressivement cette transition et en faire bénéficier le maximum des citoyens».

C’est dans ce cadre que les débats animés ont fait entendre la voix des Africains en engageant des leaders d’opinion, des innovateurs et des décideurs politiques de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique et de l’Europe afin d’identifier les priorités et partager les leçons pour un développement durable.

Quelle place pour l’Afrique ?

Au cours des dernières années, les pays africains ont franchi le pas de l’adaptation réactive de la technologie importée à l’innovation pionnière dans de nombreux secteurs des services numériques tels que la finance, l’agriculture, l’éducation et la santé. Dans ce cadre, l’ascension de la «Silicon Savannah» au Kenya est évidente à travers l’émergence de centaines de pôles d’innovation, d’entreprises liées à la technologie et d’une importante injection de capital-risque à travers le continent. Samir Saran, président de l’ORF, a noté «qu’en organisant cet événement, le Maroc offre aux différents acteurs locaux et internationaux de réelles opportunités de croissance et de partage. Comme l’a déclaré le ministre, «l’évolution numérique commence à jouer un rôle important dans nos économies, nos industries… et nos habitudes, de sorte qu’on ne peut prévoir son impact sur nos sociétés. Marquant une réelle rupture au niveau de la nature des rapports de forces enregistrés au cours des deux derniers siècles, les pays qui participent actuellement dans cette transition numérique auront, sans aucun doute, leur mot à dire au niveau international pendant les prochaines années».

Représentant une occasion en or pour décortiquer des grands thèmes de la connectivité, de l’inclusion numérique, de la sécurité, de l’innovation et du commerce, CyFy Africa 2018 a offert ainsi un mélange de panels, de discours phares et de conversations-dîner qui mettent en évidence la transformation numérique du continent.

Badr Atabi

Le Maroc, leader de la TIC en Afrique

Les organisateurs ont saisi cette occasion pour lever le voile sur le classement des 10 pays d’Afrique les plus développés en technologies numériques. Le Maroc caracole à la tête de la liste grâce à son positionnement favorable parmi les principaux exportateurs des technologies au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, soit une part de 45%. La branche de la technologie de l’information et de la communication a connu ainsi une croissance annuelle à deux chiffres (10 %), au cours des dernières années. Occupant la deuxième position, l’Egypte a enregistré, pour sa part, une croissance importante dans le domaine des nouvelles technologies, avec un taux de croissance de 9%, soit l’équivalent d’une moyenne d’exportation de 3,5 milliards de dollars. Le lancement de l’ambitieux projet Silicon Savannah s’est répercuté positivement sur le classement du Kenya qui se positionne dorénavant à la troisième position. Quant aux autres pays leaders du secteur, le Nigeria, l’Ouganda, le Ghana, Madagascar, le Botswana, le Zimbabwe et le Rwanda, ils complètent respectivement le Top-Ten.

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