C’est un constat hallucinant. Les accidents provoqués par les triporteurs continuent d’ensanglanter les routes et les ruelles des grandes villes.
Chaque semaine apporte son lot de victimes et des dégâts matériels, sans parler d’innombrables problèmes que ces cyclomoteurs provoquent pour la circulation des automobilistes et des risques qu’ils présentent pour les piétons.
Ces «engins» ont été investis au départ dans le transport des marchandises sur des courts trajets à l’intérieur des périmètres urbains, les souks hebdomadaires, les marchés de gros et les zones qui connaissent des activités commerciales. Voilà pourquoi leur financement a été assuré dans plusieurs cas par des fonds de l’Initiative Nationale du Développement Humain (INDH). L’approche a été suivie dans ce sens pour créer des emplois, des activités génératrices de revenus et combattre, par ailleurs, la précarité sociale et le désœuvrement des jeunes.
Cependant, force est de constater que l’utilisation de ces triporteurs a dévié de cette voie que les concepteurs de l’approche lui avaient tracée. C’est ainsi que certains triporteurs transportent des jeunes et des moins jeunes aux stades lors des rencontres sportives dans des spectacles désolants à l’aller comme au retour. Durant la saison estivale, ces cyclomoteurs sont devenus des moyens de transport pour des estivants issus des classes sociales défavorisées dans pratiquement toutes les villes côtières du royaume.
De même encore, ils sont convoités par les habitants de certaines zones périphériques des grandes agglomérations pour rejoindre les centres-villes ou rentrer chez eux. Certes, les conducteurs de ces triporteurs exploitent le manque de moyens de transport de masse, notamment les bus, sur certaines lignes, pour exercer cette activité qui s’apparente au transport clandestin.
En d’autres termes, ils tirent profit de l’anarchie qui secoue le secteur du transport public dans plusieurs villes. À ce propos, la responsabilité des autorités compétentes n’est pas à écarter. En plus de toute cette pagaille, plusieurs triporteurs circulent en violation des lois en vigueur.
Le ministère de tutelle a lancé une opération, au début de cette année, obligeant les propriétaires des triporteurs à se conformer aux lois en vigueur, à l’instar des voitures et des motos de cylindrée supérieure à 50 cm3, en se justifiant d’une carte grise et d’une police d’assurance. Mais eu égard au nombre des triporteurs qui circulent dans le pays, l’opération prendra beaucoup de temps.
En attendant de se conformer aux lois en vigueur, ces triporteurs continuent de faire leurs lois.
B. Amenzou