Débat autour de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe

Colloque à Nador

La ville de Nador a accueilli, samedi, un colloque national autour du thème «L’application de la loi organique sur l’amazighe : des pistes pour la mise en œuvre».

Cette rencontre, organisée par le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Centre Achorouk pour la démocratie, l’information et les droits de l’Homme et des acteurs du mouvement amazigh, a dressé l’état des lieux de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et examiné les moyens de renforcer la présence de cette langue dans des domaines comme l’éducation, la justice, la législation, les médias et la culture.

Dans une allocution adressée aux participants à cette rencontre et diffusée par vidéo, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre les efforts et mobiliser les moyens nécessaires pour concrétiser les dispositions de la loi organique fixant les étapes de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe dans les différents domaines.

La signature récemment d’un avenant à l’accord de coopération entre le ministère de la Justice et l’Institut Royal de la Culture amazighe (IRACM), relatif à l’intégration de la langue amazighe dans le système judiciaire, constitue une preuve de la détermination du gouvernement à poursuivre cette dynamique inscrite dans le programme gouvernemental et à la traduire dans les faits à travers des mesures réalistes et palpables, a dit M. Akhannouch, notant que cette dynamique portera aussi sur d’autres secteurs comme l’enseignement, la culture et l’administration en général.

Il a, dans ce sens, affirmé l’ouverture du gouvernement vis-à-vis de l’ensemble des acteurs dans un cadre participatif, dans le but de réaliser les objectifs de la Constitution et de la volonté collective des Marocains concernant ce chantier, saluant à cette occasion les efforts soutenus des acteurs de la société civile œuvrant pour la promotion de l’amazighe à travers l’ensemble du territoire du Royaume.

De son côté, le ministre de l’Education nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, qui a participé en présentiel à ce colloque, a estimé que les rencontres de ce genre constituent des occasions importantes pour promouvoir l’intelligence collective en vue de trouver des solutions, proposer des pistes et définir les priorités en vue d’une généralisation idoine de l’enseignement de la langue amazighe.

Abordant l’intégration de la langue amazighe dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, le ministre a affirmé que cette question s’inscrit au cœur du projet sociétal cohérent et ouvert du Maroc et constitue une étape cruciale dans le processus d’activation du caractère officiel de cette langue.

M. Benmoussa a mis en exergue l’ouverture de son ministère sur les expériences réussies en matière d’enseignement de l’amazighe, que ce soit au sein du système de l’éducation nationale où chez les partenaires et acteurs, en vue de s’inspirer des pratiques pionnières, des approches pédagogiques et des choix organisationnels positifs, et les utiliser dans la mise en œuvre de la vision du département pour la généralisation de l’enseignement de l’amazighe.

Le ministère poursuit ses efforts pour la généralisation progressive de l’enseignement de l’amazighe, en oeuvrant sur le plan pédagogique, de la formation de base et continue et de la vie scolaire, a-t-il ajouté, précisant que cette année, le nombre des recrues des cadres des académies spécialisés dans l’enseignement de l’amazighe a été porté de 200 à 400, un chiffre qui sera encore augmenté progressivement, sachant que le Maroc a besoin de 17.000 enseignants pour généraliser l’amazighe dans le cycle primaire.

Pour sa part, le président du Centre Achorouk pour la démocratie, l’information et les droits de l’Homme, Mohamed Aujjar, a indiqué que ce colloque constitue la première étape d’une série de rencontres qui seront organisées à travers le Maroc en vue d’échanger les idées et approfondir la réflexion sur les moyens d’accélérer la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe.

Cette rencontre s’est tenue avec la participation, entre autres, de membres du bureau politique du RNI, du président de l’Université Mohammed Premier d’Oujda, Yassine Zarhloule, d’acteurs associatifs et de la présidente de la Fondation BMCE Bank pour l’éducation et l’environnement, Mme Leila Mezian Benjelloun, qui a notamment présenté l’expérience de l’enseignement de l’amazighe dans les écoles du réseau Medersat.com, mis en place par la fondation.

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