Déclic ou cataclysme pour le Raja et le Wydad de Casablanca

Les quarts de finale de la Ligue des Champions de la CAF, prévus à partir de ce vendredi et durant le weekend prochain, ne pouvaient pas aussi mal tomber pour les deux représentants du football marocain, le Raja et le Wydad de Casablanca, qui traversent un passage à vide éprouvant tant pour les joueurs que les supporters.

Avant de recevoir respectivement, vendredi et samedi au Complexe Mohammed V, le TP Mazembe (RD Congo) et l’Étoile de Sahel (Tunisie), les deux prestigieux clubs de la métropole sont confrontés presque au même casse-tête: une infirmerie pleine, des résultats en dents de scie, des prestations en demi-teinte et, cerise sur le gâteau, des « ultras » à bout de patience.

Le dernier signe de cette crispation ambiante est le renvoi de l’entraîneur du Wydad, le Français Sébastien Desabre, resté un petit mois en poste. Il était appelé à la rescousse pour remplacer, en janvier dernier, le Serbe Zoran Manojlovic, qui a tenu un semestre sur le banc. Mardi 25 février 2020, le Gaulois va céder son siège à l’Espagnol Juan Carlos Garrido.

Un bal de chaises musicales qui en dit long sur la profonde crise que vivent les champions du Maroc en titre, tétanisés par la peur de perdre les lauriers auxquels ils ont pris goût au cours des cinq dernières années, dont une Ligue des Champions en 2017 et une assiduité au carré d’as de la plus lucrative des compétitions continentales.

Juan Carlos Garrido n’aura donc que quatre jours pour préparer le match aller des quarts de finale contre l’Étoile du Sahel, en l’absence de plusieurs cadres du club, à leur tête la citadelle du milieu Salaheddine Saidi, le défenseur central Achraf Dari et le feu follet Ismail El Haddad, des pièces-maîtresses des succès wydadis aux plans national et africain.

L’équipe, en concentration à Bouznika, risque aussi d’être privée des services du polyvalent Yahya Jabrane, qui a quitté en douleurs une séance, et du latéral droit Abdellatif Nousseir, apparemment victime d’une rechute lors de la défaite (3-2) en championnat face au Youssoufia Berrechid, alors qu’il reprenait du service sur son couloir après un mois d’absence.

Le technicien espagnol aura le grand avantage de ne pas avoir besoin d’un temps d’acclimatation ou de découverte, puisqu’il connaît parfaitement son nouveau groupe et les capacités de ses joueurs pour avoir évolué deux saisons du côté des rivaux du Raja de Casablanca, couronnées par une Coupe africaine de la CAF et une Coupe du Trône.

Chez les les Rouge et Blanc, Garrido aura à cœur de prendre sa revanche sur le club tunisien qui l’a limogé le 9 février courant, quatre mois seulement après sa prise de fonction. Il ne manquera pas de petits secrets à communiquer à ses nouveaux protégés sur leurs futurs adversaires.

Si la tâche du Wydad paraît moins ardue face à une équipe tunisienne aussi mal en point, le Raja devra croiser le fer avec la terreur du Tout-Puissant Mazembe, qui a repris du poil de la bête avec le désir ardent de faire oublier les déconvenues de ses dernières campagnes en Ligue des Champions, dont il détient 5 couronnes.

Aux dernières nouvelles, le coach Jamal Sellami pourra récupérer certains des piliers de l’équipe, à savoir le distillateur du jeu et passeur décisif Abdelilah Hafidi, les milieux de terrain Fabrice Ngoma et Ayoub Nanah, ainsi que le latéral Omar Boutayeb. Des doutes persistent sur la possible participation du maestro Mohcine Metouali, dont la présence sera une source de motivation supplémentaire pour ses coéquipiers et les supporters.

Face à des Corbeaux de Lubumbashi intraitables à domicile, le Raja se devra de faire le break dès la première manche. Pour ce faire, Sellami devra impérativement résoudre le problème récurrent de l’inefficacité de ses attaquants, fatale en demi-finale aller (0-1) de la Coupe Mohammed VI des clubs arabes chez les Égyptiens d’Al Ismaily.

C’est l’une des rares fois que les frères-ennemis jouent leur va-tout sur la même compétition. Une qualification au dernier carré sera synonyme de déclic pour l’un comme pour l’autre. Le cas contraire menace de provoquer un cataclysme, dont les répliques seraient dévastatrices.

Omar Chlih (MAP)

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