La migration ouvrière dans le Souss a souvent constitué une problématique chronique.qui met en paradoxe le secteur de l’agriculture. Ces régions connues pour la qualité certaine de la production agricole, s’érigent en centre de choix en export, mais aussi d’exploitation de l’espace territorial de l’espèce humaine.
Les évolutions de ce domaine en termes de mutations spatiales, de dualité tradition et modernité, de progrès technique, de performance en matière d’exportation et de compétitivité. Or, les conditions humaines et sociales de la production agricole sont souvent mis sous l’éteignoir, le cas du Souss est, dans ce sens, fort révélateur.
Il est à rappeler que cette zone est connue pour son potentiel considérable qui draine à la fois des contingents d’investisseurs étrangers et une migration de main d’œuvre de plus en plus soutenue. Cette dernière, est souvent déconsidérée en dépit de l’effort déployé, en tant que nouvelle masse salariale, qu’on pourrait qualifier de «prolétariat» rural.
D’autre part, on observera qu’au côté des surfaces agricoles dotées des techniques modernes de production et de pompage des ressources hydriques aux effets néfastes sur l’environnement, se propagent des taudis en plastique et des conditions de vie précaires.
L’agriculture intensive telle qu’elle est pratiquée actuellement est sans doute créatrice d’emplois, mais ne produit-elle pas une autre forme de marginalisation et d’exclusion sociale contre laquelle le Maroc se mobilise et lutte avec acharnement ? Comment pourrait-on concilier dans l’agriculture intensive la recherche du profit et le maintien des conditions sociales acceptables des travailleurs, ainsi que les équilibres écologiques?
Après une longue et pertinente analyse relative à l’introduction capitaliste et la naissance de salariat, à la modernisation de développement de ce salariat, à la dynamique démographique en tant que résultante de l’agriculture moderne, à la prédominance du travail saisonnier et temporaire et l’émergence des luttes syndicales, on aura à conclure que les différentes catégories d’ouvriers font partie sans conteste des paysans sans terres ou insuffisamment pourvus en terre. Leur évolution et leur importance traduisent les profondes mutations de la société rurale et plus particulièrement les structures agraires.
S’ils sont désignés de criminalité dans nombre de communes rurales, c’est par manque d’accompagnement, d’encadrement et de structures d’accueil pour cette paysannerie laissée pour compte. Il s’agirait donc de protection sociale, de statut, de droits sociaux, de temps de travail…