Dons et greffes d’organes : en attendant la réforme

Journée mondiale du don d’organes

Ouardirhi Abdelaziz

A l’instar des autres pays de la planète, le Maroc célèbre le 17 Octobre 2022, la journée mondiale du don d’organes. L’objectif de cette journée est de sensibiliser nos concitoyens au don d’organes , d’inviter le plus grand nombre à une réflexion sur le don d’organes , mais aussi de rendre hommage aux familles de donneurs , tout en insistant pour dire que le don d’organes est un acte d’amour et d’humanisme que rien ne peut remplacer.

C’est un acte de générosité qui révèle toute une dimension humaine de solidarité.

Le 17 octobre de chaque année est célébrée la journée mondiale du don d’organes et de la greffe, une occasion pour mettre en lumière les avancées thérapeutiques majeures qui ont permis les opérations de transplantation et les greffes. Une occasion aussi de montrer que le don d’organe permet d’améliorer la qualité de vie de nombreuses personnes et de sauver des vies dans certains cas.

34 000 patients en attente d’un greffon

Le don d’organes consiste à prélever un organe sur un donneur vivant ou décédé pour le transplanter ou le greffer à un receveur dans le cadre d’une démarche thérapeutique. Tout acte de don dépend obligatoirement de la volonté et du consentement du donneur, le don d’organes est un acte humain et très généreux qui constitue une lueur d’espoir pour de nombreuses personnes dans l’attente de recevoir un organe, parfois seul moyen de leur sauver la vie. Plusieurs organes peuvent être transplantés notamment les reins, les poumons, le foie et le cœur, il est aussi possible de greffer des tissus et des cellules.

nous avons environ 34.000 patients en hémodialyse, pour la plupart 4des jeunes et des enfants, qui sont actifs dans la société et qui aspirent à être greffés un jour pour soulager leurs souffrances,

600 greffes rénales ……..

Le Maroc a été le premier pays au niveau du Maghreb à s’investir dans le domaine de la transplantation d’organes et de tissus.

La première greffe de rein au niveau du Maghreb a été réalisée en 1986 au CHU Ibn Rochd de Casablanca.

Depuis cette date , il y a eu certes des avancées dans le domaine de la greffe d’organes et de tissus,mais c’est beaucoup plus de la théorie que de la pratique . De ce fait très peu d’interventions ont pu etre  réalisées depuis le démarrage de la transplantation d’organes.

Pour étayer nos propos , il est utile de rappeler que jusqu’à 2020, le Maroc n’a pu effectuer que 600 transplantations rénales, dont 60 à partir de sujets en état de mort encéphalique, soit environ 17 greffes par million d’habitants : depuis 1990, des chiffres dérisoires comparés à la demande.

Pour en savoir plus sur les raisons de ces chiffres que l’on peut qualifier de dérisoires , de modestes au regard des avancées que réalise la médecine au Maroc, nous avons pris contact par téléphone avec le professeur Amal Bourquia , spécialiste en néphrologie , une pionnière dans le domaine du don et greffe d’organes , une militante de la première heure ,  présidente de l’association « Reins » qui fête ses trente années d’existence 

On manque de donneurs d’organes

Le Maroc compte d’avantage de personnes en attente de greffe que d’organes disponibles.

Pour le professeur Amal Bourquia, la journée mondiale du don et de greffes d’organes est une occasion pour rappeler l’importance de ce moyen thérapeutique, car en cas de pénurie d’organes on ne peut procéder aux transplantations d’organes. Malheureusement nous relevons que d’année en année les chiffres restent en deca des attentes et des espoirs des malades, qui sont en attente d’une greffe d’organe .

Il faut rappeler qu’à ce jour le Maroc compte près de 32.000 patients sous dialyse qui espèrent ardemment être transplantés, pour soulager leur souffrance et améliorer la qualité de leur vie .Ces malades et leurs familles vivent un calvaire quotidien, des souffrances insurmontables.

Ce qu’en dit la loi ?

La loi concernant le don et la greffe d’organes a vu le jour en 1998

Il s’agit de la loi n°16-98 relative au don, au prélèvement et à la transplantation d’organes et de tissus humains

Cette loi traite de deux formules de don, il y a le don et prélèvement d’organes sur une personne vivante, et don et prélèvement d’organes sur une personne décédée. Pour le premier cas, le don d’organes concerne les descendants, les ascendants, les frères, les sœurs, les oncles, et les tantes, ainsi que les conjoints après un an de mariage, tandis que le second concerne les personnes qui ont exprimé, de leur vivant, le souhait de faire don de leurs organes, ou celles qui n’ont pas exprimé d’objections à cet égard, et dont le conjoint, les ascendants ou les descendants n’en expriment aucune à son décès.

L’opération de don ne peut être effectuée que dans des hôpitaux publics agrées par le ministère de la Santé, et ce dans le cadre de procédures préventives, dont le fait que le don se fasse devant un juge et en présence de deux médecins, et l’existence de registres et de procédures qui rendant impossible le commerce d’organes humains au Maroc.

En attendant la réforme

La situation est sérieuse à plus d’un titre. Elle interpelle tout un chacun. Les candidats éventuels au don d’organes après la mort sont rares au Maroc, malgré les dispositions légales, déplore le Pr Amal Bourquia. «Nous plaidons pour le changement de la loi pour que les Marocains deviennent tous donneurs potentiels en dehors de ceux qui expriment leur refus.

En effet si on était tous donneurs comme cela est le cas dans d’autres pays , on peut alors avoir a disposition plus d’organes , ce qui permettrait de réaliser de nombreuses greffes d’organes et sauver de très nombreux citoyens

Étiquettes

Related posts

Top