Trois faits ont envenimé les liens hispano-marocains, au point de mettre en branle des représailles dissonantes. La première bourde provocatrice était, sans nul doute l’entrée en catimini dans le sol espagnol, du chef séparatiste, avec fausse identité et sous prétexte «humanitaire».
«Expliquer un acte politique uniquement en termes moraux, a peu de chance de convaincre !», rétorquait Ana Palacio, ex ministre ibère des affaires étrangères. La seconde riposte symbolique, «risquée», mais sagement réparée par le Souverain, en temps opportun, fut le déferlement migratoire des jeunes marocains et autres aux portes de Sebta.
Jusqu’ici, le différend était strictement bilatéral, mais revêtait, par des «malices» ibériques, une dimension multilatérale, car le voisin du nord s’est évertué, par la suite, à européaniser une affaire qu’on pouvait étouffer dans l’œuf.
C’est dire que les actes espagnols n’avaient pas pour objet d’ «humaniser» l’accueil du malfrat sécessionniste et de contenir le conflit qui l’oppose à son allié stratégique au cercle purement mutuel. Pour la péninsule, ce n’était que la partie saillante de l’iceberg. Visiblement, la conduite perfide de certains courants hispano-européens, a fini par se dévoiler au grand jour, tant au gouvernement espagnol qu’au parlement du vieux continent. Une maxime chinoise disait à ce propos : «Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt !».
Ce que, à priori, l’Espagne tente vainement d’occulter par ses fourberies, c’est bel et bien, l’histoire du Sahara au sujet de laquelle elle sous-entend une ambivalence criarde. Elle n’a pas cessé de brailler de position ambiguë, à l’adresse de l’intégrité territoriale de la patrie, quoique l’intérêt réciproque le plus vital réside en l’entrain coopératif à préserver communément de façon loyale et édifiante, fondé aussi sur les principes du voisinage et du respect.
Dans ce sens, le Maroc ne s’est jamais fourré le nez dans le contentieux catalan causé par les sursauts indépendantistes ni s’est permis non plus, de recevoir de délégation autonomiste, tel que l’Espagne avait fait incognito pour le tortionnaire déguisé. Elle en serait à coup sûr, exacerbée par une telle attitude de notre part, alors qu’elle devrait avoir pareil comportement vis-à-vis de notre cause nationale. Ni le Royaume espagnol encore moins l’Union Européenne n’ont guère intérêt à se leurrer par des turpitudes de radicalité naissante en Europe et, partant, se montrer passives voire hostiles contre un partenaire géostratégique, à plus d’un titre.
De par sa proximité, sa fécondité et ses élans galopants, l’Afrique au service de l’essor et de la dignité duquel le Maroc s’ébat sans répit, aspire à un avenir des plus prometteurs pour ses populations asphyxiées par les séquelles de l’ère coloniale. Les colons sont appelés à enterrer désormais, ce passé sinistre et se comporter d’égal à égal, pour une réciprocité gagnant-gagnant.