Exposition sur l’histoire du thé à Essaouira

Une immersion dans l’univers d’une culture partagée entre le Maroc et la Chine

L’exposition temporaire sur l’histoire du thé, qui se veut une plongée exceptionnelle dans l’univers fascinant de ce produit en explorant ses pratiques en tant que culture partagée entre le Maroc et la Chine, s’est ouverte, lundi, à l’espace « Dar Souiri » à Essaouira.

Placée sous le thème « La culture du thé, une pratique sociale à dimension mondiale », cette manifestation, qui se poursuit jusqu’au 18 juin prochain, est initiée conjointement par le ministère de la Jeunesse, de la Culture, le Centre culturel de Chine à Rabat, l’Ambassade de la République de Chine à Rabat et l’Association Essaouira-Mogador.

Cet évènement, dont la cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de l’Ambassadeur de Chine à Rabat, Li Changlin, qui était accompagné d’une forte délégation de son pays, du directeur régional de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication (Département de la Culture), Hassan Harnane, du président du comité exécutif de l’Association Essaouira-Mogador, Tarik Ottmani, du directeur provincial de la culture et d’acteurs de divers horizons, tend également à mettre en relief la spécificité marocaine en matière de préparation et de consommation du thé, et à jeter la lumière sur ce rituel dans les deux nations.

Dans une déclaration à « M24 », la chaîne télévisée de l’information en continu de la MAP, M. Changlin a mis en avant la dynamique ascendante qu’affiche la coopération sino-marocaine, soulignant que les deux parties oeuvrent toujours à rénover leurs approches et méthodes pour développer davantage leurs relations bilatérales. Et de poursuivre que le thé fait partie de l’aspect culturel de cette coopération entre les deux pays, faisant constater que ce produit demeure le « grand dénominateur commun » entre la Chine et le Royaume.
Mettant en exergue la grande histoire et la culture du thé au Maroc, le diplomate a noté que c’est à partir d’Essaouira que le thé chinois a été introduit au Maroc au 18è siècle.
 »Nous voulons ainsi faire du thé un vecteur et une plateforme de rapprochement entre les deux pays et les deux peuples, et un accélérateur de la coopération entre le Maroc et la Chine dans les domaines économique, commercial, culturel et touristique », a-t-il dit avant de conclure que cette visite à Essaouira lui a permis, par ailleurs, de découvrir cette cité millénaire « chargée d’histoire avec de magnifiques sites ».
De son côté, M. Ottmani a expliqué que cette manifestation traduit les liens forts qui unissent le Maroc et la Chine depuis des décennies, relevant que « le thé, devenu aujourd’hui la boisson la plus populaire dans le Royaume, est entré pour la première fois dans notre pays par le port d’Essaouira ».
 »Les négociants juifs marocains d’Essaouira ont joué un rôle majeur dans la commercialisation et la vulgarisation du thé non seulement à travers le Royaume, mais également dans une grande partie de l’Afrique », a souligné M. Ottmani, notant qu’en « nous rendant dans les vieilles boutiques de la ville ou chez les collectionneurs de la médina d’Essaouira, nous découvrons encore aujourd’hui de grandes caisses en bois datant de près de trois siècles, portant l’inscription +Thé vert de Chine Attay Afriat+ ou +Attay Souiri+ ».
 »Cela témoigne de l’histoire riche et profonde du thé dans notre région », a-t-il poursuivi, faisant observer que « le thé est bien plus qu’une simple boisson: il est devenu un symbole, une culture et une tradition, qui occupe une place centrale dans chaque foyer marocain ».
C’est pourquoi, a-t-il annoncé, que les deux parties ont décidé de créer « Dar Attay » (la Maison du Thé) à Essaouira, expliquant que cet espace, fruit d’une collaboration entre l’Ambassade de Chine à Rabat, le ministère de la Culture, le Musée National du Thé de Chine et l’Association Essaouira-Mogador, abritera une exposition permanente sur la culture, le rituel et l’histoire du thé.
Il a, en outre, fait savoir que les deux parties envisagent aussi de créer un Musée National du Thé au sein de la future Cité des Arts à Essaouira, faisant part de son engagement, en tant également que président du conseil de la commune d’Essaouira, à concrétiser la création de cette structure dans les plus brefs délais.

Le thé demeure l’un des éléments importants de la culture matérielle commune entre les deux pays, ce qui témoigne de l’existence d’un patrimoine partagé entre les deux peuples, a-t-il dit, tout en se félicitant des deux projets qui verront le jour à Essaouira, à savoir « Dar Attay » qui se trouve à un stade avancé et le Musée du thé. 

Reste

En marge de cette inauguration, une conférence animée par la directrice adjointe du Musée National du Thé à Hangzhou, Mme Yan Xin, et Ahmed El Amine El Azzaoui, représentant de l’Association Marocaine des Industriels du Thé et du Café (AMITC), a été organisée à Bayt Dakira. Au cours de cette rencontre, Mme Xin a abordé l’histoire, l’industrie et les méthodes de préparation du thé en Chine, les techniques de transformation et l’évolution de cette culture et de cette industrie dans son pays au fil du temps.M. El Azzaoui a, quant à lui, présenté un exposé axé notamment sur l’histoire du thé, symbole de l’hospitalité marocaine, le marché marocain de ce produit, le rituel du thé à la menthe et le thé vert à la menthe en tant qu’ambassadeur marocain par excellence.

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