L’action syndicale au Maroc

L’action syndicale au Maroc n’est pas au beau fixe. Elle se manifeste clopin-clopant, parmi les divers intervenants de la vie active. Au fil du temps, elle a perdu de son rayonnement, son autonomie et surtout de son mordant de jadis.

En effet, certains syndicats ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes et «politisent» beaucoup trop leurs manœuvres pour en faire une réelle courroie de transmission de l’acte politique. D’autres confondent les deux actions et ne savent plus où se donner de la tête, à force de vouloir transformer l’action syndicale en une niche de drainage des voix électoralistes.

Du temps où le mouvement syndical côtoyait de près le mouvement national contre le Patronat et la Résidence, l’action syndicale s’estompait au fur et mesure que les organisations syndicales sont torpillées par des intrus et des services policiers. Dans son beau recueil «Le mouvement syndical au Maroc», Albert Ayache, hargneux syndicaliste et historien, rendait hommage au syndicalisme à cette époque, en dépit des conditions ardues du combat contre le cynisme colonial. Aujourd’hui, il est bien révolu cet engagement syndical tant en ville qu’en campagne dont les syndicalistes, pour la plupart, s’étiolent face à leurs bourreaux.

Actuellement, le paysage syndical est bourré de déficits et d’attitudes nocives, au niveau des ouvrages, au point de mettre l’action syndicale dans le collimateur. Devant cet abandon, la classe laborieuse est laissée-pour-compte, sous le marteau de l’administration et l’enclume du patronat. Souvent, les négociations sur les cahiers revendicatifs se déroulent dans l’opacité, loin des concernés que sont les travailleurs.

La majeure partie des délégués sont soudoyés par les patrons aux dépens de la classe ouvrière. Il faut bien dire que le champ syndical auquel on assiste à présent, est malsain par toutes ces souillures qui l’émaillent.

Related posts

Top