Un événement culturel et artistique à ne pas manquer ! «Femmes, culture entre identité et mémoire Amazigh. L’art comme vecteur de transmission» est le thème d’une conférence-débat qui aura lieu à la médiatique de Khouribga le vendredi 5 avril.
Cet événement culturel et artistique d’envergure verra la participation d’une pléiade d’artistes et de chercheurs marocains entre autres la réalisatrice et chorégraphe, Laila Hamdaoui Morel, la conceptrice Culturelle et formatrice, Ilham Mirnezami, la jeune artiste, Selma Belga, le poète, écrivain, chercheur à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, Abdelghani Fennane, la jeune auteure Ahlem B et la communicante et story-teller, Cathia Dirath.
En effet, les organisateurs de cet événement ont choisi de braquer les lumières sur une culture ancestrale et millénaire qui a fait à la fois l’objet et le sujet de plusieurs recherches académiques, anthropologiques et artistiques. Par ailleurs, dans cette culture plurielle et collective, la femme occupe une place prépondérante et majeure. D’où, d’ailleurs, le choix du thème de l’événement par les organisateurs.
«La femme joue un rôle clef et central dans la conservation et la transmission des mémoires et de l’identité berbère. Elle est et à toujours été une véritable passeuse de culture. Elle transmet aux jeunes les codes ancestraux de la tribu, perpétue l’art si singulier de ce peuple», expliquent les organisateurs dans le dans le communiqué de presse. Car en effet, soulignent ils, les différents codes esthétiques se retrouvent dans divers arts berbères dont la femme constitue la garante.
En outre, pour se pencher sur les différentes facettes de la femme dans la culture amazighe, les intervenants et les participants dévoileront, chacun dans son domaine de travail, la splendeur, la profondeur et la place de la femme dans cette culture.
«Le henné en est l’un des plus connus. Le henné a toujours été très important pour ses propriétés odorantes, ses valeurs médicinales et ses soins. Les dessins sur le corps des femmes sont associés à la mise en lueur de la beauté. Il embellit leurs visages et les distinguent et marquent leur appartenance à un groupe. C’est ce qui a fasciné l’artiste plasticienne Selma Belga à travers la série autour de l’Oucham qui sera exposée dans le cadre de la conférence», ajoute la même source.
Dans la mémoire tatouée, le penseur et sociologue marocain, Abdelkebir Khatibi a écrit ceci : «j’ai rêvé, l’autre nuit, que mon corps était des mots».
En d’autres termes, le henné et le tatouage est une forme d’écriture sur le corps qui devient tissu de signes à lire et décortiquer. A vrai dire, certains artistes ont fait une source d’inspiration inépuisable.
«Les dessins berbères sont repris sur des objets d’art et d’artisanat tels que les tapis, les poteries, les vêtements. Aujourd’hui, à l’heure où les anciennes générations gardiennes de cet héritage culturel disparaissent, bien que de plus en plus de jeunes à travers le monde s’inspirent de ces codes, en s’appropriant une partie du style berbère des bijoux aux vêtements en passant par le henné, la question de conservation de l’identité et de perpétuation des mémoires se posent», ajoute la même source.
La conservation et la préservation de la mémoire, qui est à l’ère de toutes les mutations et les changements, demeure une urgence et nécessité.
«C’est dans ce contexte de questionnement des voies à emprunter pour s’interroger sur cette culture, continuer à la questionner tout en la conservant que prend forme la conférence «Femmes, culture entre identité et mémoire Amazigh. L’art comme vecteur de transmission», lit-on dans le même communiqué.
Mohamed Nait Youssef