Le Festival Gnaoua: 20 années de transe

Un public venu du Maroc et d’ailleurs a vibré au rythme de la musique gnaouie, dimanche soir à la place Moulay El Hassan pour une clôture en beauté du festival Gnaoua et musiques du monde, avec une dernière fusion orchestrée par le chanteur, percussionniste, compositeur et producteur brésilien Carlinhos Brown. Fondateur du groupe Timbalada, il est l’une des figures emblématiques du style Samba-reggae.

La programmation a été comme à son habitude riche en découvertes. Le public a profité d’une dernière secousse musicale. Les passionnés de la culture gnaouie se sont donné un dernier rendez-vous lors de cette 20e édition qui a été un tourbillon de musiques, de couleurs et d’émotions marqué par plusieurs temps forts, tels que la chorégraphie des Gnaouas sous le rythme du guembri. Les musiciens de jazz et musiques du monde invités ont su également apporter leur touche à cet arc en ciel musical qui a caractérisé l’ensemble de cette programmation sans frontières.

Pour la clôture de cette 20e édition et comme à l’accoutumée, les organisateurs se sont montrés audacieux dans la concrétisation de l’esprit et de la vision du festival, en allant chercher des musiques et des cultures aussi lointaines que différentes pour les inviter à fusionner avec la musique gnaouie.

La soirée du samedi sur la scène Moulay Hassan, a commencé par une résidence de Titi Robin avec mehdinassouli, Shuheb Hasan, Murad Ali Khan, Ze luis Nascimento et Habib Meftah. Ensuite, c’était au tour du guitariste et chanteur de blues américain Lucky Peterson en fusion avec Mâalem Mustapha Baqbou et en dernier mais pas le moindre, le chanteur, percussionniste, compositeur, producteur brésilien, Carlinhos Brown, qui a offert au grand public de Mogador un show exceptionnel au style du Samba et reggae pour  la clôture de cette 20e édition.

Parallèlement, et sur la scène de la plage, Marsa Band, Houssam Guinea, Speed Caravan, et en résidence, Maâlem Abdeslam Alikane avec Ray Lema ont fait esquisser au public des pas de danses, tandis que la veille, Hindi Zara emportait le public dans son univers musical et poétique où la langue amazighe est transcendée par une énergie à la Patti Smith ou à la Pj Harvey. «Pour nous, cette édition est une très belle réussite parce que le public a répondu présent en masse, même si nous avons changé de date», s’est félicitée Neila Tazi, directrice- productrice du festival.

Le festival sans frontières a été, encore une fois, l’occasion de réunir instrumentistes et vocalistes pour se délecter des musiques d’hier et d’aujourd’hui. Les concerts du festival sont toujours des moments émouvants.

La fusion entre musique Gnaoua et musiques du Monde a pu offrir des moments de magie musicale typiquement exclusifs et magiques. Il est incontestable qu’à travers l’expression de l’art gnaoua, c’est toute la puissance de la culture africaine qui résonne en terre marocaine et bien au delà.

«Il y a 20 ans, c’était une musique un peu boudée, on avait peur des gnaouas. On les disait dangereux. Aujourd’hui, ils ont un statut de musiciens et sont reconnus par les pays maghrébins. Essaouira a donné un coup de pouce à cette culture qui le mérite. Le Festival a réhabilité l’image des gnaouis», conclut Karim Ziad, directeur artistique de l’évènement.

Omayma khtib

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