Guerre du Yémen: Des pourparlers pour rien?

«Hodeida était le point de rupture pour nous assurer de faire un premier pas dans l’espoir de mettre fin au conflit» a déclaré ce jeudi, à Stockholm, le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’issu des pourparlers de paix menés sous la supervision de l’instance internationale entre les représentants du gouvernement yéménite et les rebelles «houtis».

L’accord conclu entre les deux belligérants et scellé par une poignée de main inédite très symbolique prévoit un cessez-le-feu dans toute la province de Hodeida et le retrait progressif des rebelles houtis du port, des trois districts de la ville puis de la périphérie.

A l’issue de ces négociations qui se sont achevées sur « un succès fragile et presque inespéré », une source onusienne a évoqué le déploiement d’une trentaine d’observateurs -notamment des conseillers militaires – à l’effet d’assister les forces de sécurité locales.

Mais, en dépit de cette trêve, dès vendredi soir, soit le lendemain même de l’annonce du cessez-le feu signé en Suède entre les forces du gouvernement de Abd Rabbo Mansour Hadi et les rebelles, des combats sporadiques ont été signalés dans la région de Hodeida et, en se poursuivant ce samedi, les raids aériens et les violents affrontements ont fait 29 morts dont 22 rebelles houtis.

Accusant les forces pro-gouvernementales d’avoir bombardé dans la nuit de samedi à dimanche des quartiers résidentiels de la ville de Hodeida, l’agence de presse Saba, contrôlée par les Houtis, a déclaré que, ce dimanche, l’aviation de la coalition menée par l’Arabie Saoudite poursuivait ses attaques aériennes.

Ainsi, même si avant la rencontre de Stockholm, Mohammed Abdessalam, qui dirige la délégation des «rebelles» avait assuré que ces derniers «n’épargneront aucun effort pour faire réussir ces pourparlers » mais admis qu’il fallait, tout de même, «rester vigilants contre toute tentative d’escalade militaire sur le terrain» et que, de son côté, Mouammar Al Iryani, le ministre yéménite de l’Information, avait déclaré que la délégation gouvernementale a «amené avec elle les espoirs des Yéménites de mettre fin au putsch et de rétablir l’Etat», il semble, à première vue, que les pourparlers de paix de Stockholm n’ont pas abouti aux résultats escomptés.

Comment va donc évoluer la situation, sur le terrain, une fois que les deux délégations retourneront au bercail ? Apparemment, rien de bon à l’horizon mais attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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