Guerre d’Ukraine : La Russie s’expose à des sanctions inédites

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

« Aujourd’hui, j’annonce une série de mesures qui augmenteront le prix à pays pour la Russie et pour les responsables de ce qui se passe en Ukraine ». Sont-ce là les propos de Joe Biden ? Que nenni, même si on pourrait fort bien les lui attribuer ! Il s’agit, en somme, d’une déclaration faite le 17 Mars 2014 par le président américain d’alors, Barack Obama, après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Huit ans plus tard, c’est toujours le même refrain qui est chanté. Quand le maître du Kremlin menace, encore une fois, de s’emparer de l’ancienne république soviétique, le locataire de la Maison Blanche promet, de nouveau, de lui appliquer des punitions « comme il n’en a jamais vu » ; en somme, c’est toujours le même plat mais servi avec des sauces différentes.

Pour rappel, bien que les sanctions « sans précédent » qui lui avaient été infligées après l’annexion de la Crimée avaient coûté à la Russie 1,5 à 2 points de PIB annuellement, soit l’équivalent de 100 milliards de dollars, elles n’en furent pas, pour autant, dissuasives et ne réussirent pas à mettre un terme à la guerre dans le Donbass. Autant dire qu’elles avaient été nulles et non avenues.

Mais que va donc devoir faire, cette fois-ci, le président américain pour obliger son homologue russe à ramener ses soldats au bercail ?

La première annonce faite par Joe Biden évoque le retrait du statut commercial de « nation la plus favorisée » (Permanent Normal Trade Relations) initialement accordé à la Russie et la privation, avec l’aide des alliés occidentaux, de tous les financements provenant du FMI et de la Banque mondiale.

Or, si pour retirer à la Russie le statut commercial précité, le président américain a besoin de l’aval des parlementaires, force est de reconnaître que ces derniers y sont particulièrement favorables puisqu’ils ont, d’ores et déjà, exprimé leur soutien à une telle démarche.

La révocation du statut commercial de « nation la plus favorisée » mettra, donc, les produits russes voulant entrer en territoire américain sous le coup de droits de douane punitifs et, en cherchant à enfoncer le clou encore plus, Joe Biden entend signer, à très court terme, un décret interdisant l’importation de ces « produits phares » de l’économie russe  que sont « le caviar », dont l’impact est évalué à plus d’un milliard de dollars, ou encore « la vodka et les diamants ».

En parallèle, l’exportation vers la Russie de produits de luxe provenant des Etats-Unis dont le montant est évalué à 550 millions de dollars sera également interdite.

Mais il y a lieu de préciser que, cette fois-ci, les Etats-Unis ne sont pas les seuls à sanctionner la Russie car, pour obliger Vladimir Poutine à mettre fin à l’invasion de l’Ukraine qu’il a lancée le 24 Février dernier, tous leurs alliés du G7 et l’ensemble des pays de l’UE ont décidé de leur prêter main-forte en acceptant de retirer à la Russie – chacun conformément à ses propres procédures nationales –  le statut de partenaire commercial privilégié qui lui avait été initialement conféré.

« Nous ne laisserons pas les autocrates et les empereurs en puissance dicter la direction du monde (…) Conjuguée à des mesures similaires prises par le G7, selon nos processus nationaux, respectifs, cette action collective de plus de la moitié de l’économie mondiale portera un nouveau coup sérieux à l’économie russe » a déclaré le Président américain.

Le nouvel uppercut « occidental » qui sera, désormais, porté à l’économie russe, va-t-il lui être fatal et contraindre Poutine à rebrousser chemin alors même qu’il n’a eu de cesse de rappeler, ces derniers jours, que les combats ne s’arrêteront que lorsque le président ukrainien et ses alliés occidentaux accepteront la « neutralité » et la « démilitarisation » de l’Ukraine ainsi que la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée ?

Attendons pour voir….

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