Inch’Allah

Il n’y a qu’une seule espèce humaine à la surface de la terre. Le sexe, la couleur, la religion, la richesse et la pauvreté, la politique, la bêtise et la connerie comme l’intelligence ne sont pas des caractères distinctifs de cette espèce humaine, Homo sapiens, qui regroupe l’ensemble de l’humanité. Cela est démontré par la génétique des populations humaines.

Cet homme, dont le cerveau lui permet de penser, d’imaginer et de raisonner, est arrivé à explorer l’ensemble de la Terre, à utiliser ses ressources et à relever les défis que la nature lui faisait subir. La pérennité de l’espèce, sa démographie galopante sont ainsi assurées par des inventions dont la plupart lui sont bénéfiques. La menace qui risque de l’anéantir est sa bêtise d’autant plus que ses conditions de vie sont inégalitaires et arbitraires.

La vie, à laquelle l’homme tient, est appréciée de milles façons à travers la planète. En général, ceux qui vivent font que les autres survivent ; et de pierre à missile, la belligérance sème le trouble et la haine. Ce fléau couve partout, d’une manière déclarée ou à l’état larvé. Qu’il soit maudit celui qui  l’incitera.

Les différentes formes de domination qui résultent des guerres portent en elles des formes d’émancipation qui luttent pour la libération et les libertés. Dans notre contrée ; les luttes, portées par l’indignation des populations défavorisées et l’engagement des forces progressistes se sont diversifiées de la résistance au colonialisme à l’indépendance, de la lutte pour la confirmation de la souveraineté nationale sur l’intégralité du territoire national à l’engagement pour l’édification de l’Etat national, démocratique et moderne. A partir des années 70 du siècle passé, l’environnement et la démocratie sont devenues des revendications imposées par la mondialisation. Tout le monde s’y est plus ou moins adapté, changeant son aspect et son discours mais gardant au profond de lui-même, le feu sacré qui l’anime. C’est ce qui détermine en fin de compte l’architecture du champ politique national. C’est sur cette base qu’il faut s’enraciner pour ne pas passer au compte  de pertes et profits.

Tout le monde en consent, seule la mort est égalitaire ; et la démocratie ne fait que favoriser les conditions d’une mort digne. Un logement salubre et confortable, une bonne santé, une éducation et une formation pour vivre en phase avec son temps et un emploi pour être utile à soi-même et à la société. Cela c’est pour vivre, c’est nécessaire ; le reste, c’est pour l’épanouissement. La démocratie ne peut pas transformer la planète en éden. On ne peut exiger d’elle ce qu’elle ne peut absolument pas réaliser. Elle est autant dépendante de plusieurs facteurs endogènes à la société que de facteurs qui lui sont exogènes. Poreuse, perméable et malléable, elle se déforme, sans revenir à sa forme initiale, beaucoup plus par les envolées discursives que par la vertu et la force des actes. L’oubli, l’aggravation des conditions de vie et leur pénibilité la servent pour effacer les injonctions et les promesses d’hier et/ou d’aujourd’hui pour reformater la population selon le logiciel du «seul horizon du bien politique».

Se trompent lourdement celles et ceux qui croient que la démocratie se réalise seulement du fait qu’elle est à l’ordre du jour  et telle qu’ils (elles) se l’imaginent !

Tout cela pour comprendre que l’on est arrivé à illustrer ce que définissait Joseph A. Schumpeter, en 1942, dans «Capitalisme, Socialisme et Démocratie»: «… le rôle du peuple consiste à accoucher d’un gouvernement ou, alternativement, d’un organisme intermédiaire qui, à son tour, accouchera d’un pouvoir exécutif national, c’est-à-dire d’un gouvernement. Et nous en arrivons à notre définition : la méthode démocratique est le système institutionnel, aboutissant, dans lequel des individus acquièrent le pouvoir de statuer sur des décisions à l’issue d’une lutte concurrentielle portant sur les votes des peuples».

Comme disait l’autre, une nouvelle page s’ouvre dans l’histoire de notre pays pour l’application de la méthode démocratique ; dans l’attente que le processus démocratique, dans sa réalisation méandriforme, puisse aboutir à sa consolidation Inch’Allah.

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