Depuis déjà un an, l’absorption d’Atento par Intelcia, un des leaders de la gestion de la relation client,ne se fait pas dans les meilleures conditions. En effet, ce major de l’offshoring marocain rencontre des difficultés avec le syndicat des salariés d’Atento Maroc.
Les salariés de l’entreprise n’acceptent pas l’achat d’Atento par Intelcia. Les 8 et 9 août dernier, le bureau syndical UMT de la société Atento, filiale d’intelcia, a organisé un sit-in des délégués syndicaux avec port du brassard pour l’ensemble des salariés sur les deux sites, Abdelmoumen et le Zenith (Casablanca).
Rappelons que ce n’est pas le premier tour de force du syndicat d’Atento. Il y a un an, près de 300 salariés ont suivi la grève qualifiée de « préventive », organisée quelques jours après l’annonce officielle de la vente des activités au Maroc et en France à Intelcia, qui intervient également dans la GRC et l’outsourcing.
En clair, le syndicat reproche au management d’Intelcia de ne pas avoir respecté l’accord signé le 18 janvier dernier. Un accord dont Intelcia nie l’existence. Le PV de l’accord portait sur le déménagement de l’activité Orange Maroc vers le site du Zenith. Il prévoyait aussi le maintien des acquis sociaux des salariés d’Atento(prime de transport, de panier, retour du shift continu au niveau du site du Zenith). S’y ajoute aussi la demande faite pour supprimer les mobilités entre les sites «sauf en cas de baisse d’activités ou de suppression du service».
Selon Safaa Fizazi du syndicat Atento, «Intelcia n’a respecté aucun point du PV». Celle-ci avance plusieurs arguments contre Intelcia : «Absence lors des réunions tenues à l’inspection, des mobilités punitives des délégués vers d’autres sites, des changements de service, la formulation de demandes de licenciement».
L’Article 457 du code du travail qui protège le droit à l’organisation syndicale a été mis en avant par les syndicalistes. Selon eux, l’objectif de cette mise à l’écart serait «de faire signer de nouveaux contrats pour les salariés et appliquer un règlement intérieur avec un changement des conditions salariales», précisent les dirigeants du syndicat. Toutefois, «l’objectif ultime est de licencier les anciens d’Atento qui ont pour certains 17 ans d’expérience», ajoute le syndicat.
En ce qui concerne la direction d’Intelcia, toutes les «allégations du syndicat» ont été niées en bloc. L’entreprise affirme qu’aucun PV n’a été signé par la direction le 18 janvier et que l’entreprise a respecté tous les engagements pris le 15 septembre 2016. Un processus d’harmonisation a été lancé par la direction des ressources humaines afin d’assurer la convergence entre Atento et Intelcia.
Celui-ci respecte à minima les acquis sociaux des salariés de l’entreprise. Le choix de chaque salarié a été respecté pour adhérer à ce système. «L’entreprise a tenu à faire participer les délégués syndicaux dès le départ pour discuter de l’héritage d’Atento et des mesures à prendre pour assurer l’avenir des salariés», affirme une source autorisée au sein d’Intelcia.
S.Douieb