Jamal Eddine Dkhissi, ex-directeur du théâtre Mohamed V et de l’ISADAC

«Cet hommage est une reconnaissance du travail que nous avons effectué sans fanfaronnade»

«Je veux vivre parce que j’ai envie de jouer». C’est avec ces mots que Jamal Eddine Dkhissi a comblé la salle du cinéma espagnol de Tétouan d’émotions. Spontané, original, souriant, Dkhissi est l’un des grands hommes du théâtre marocain. Un hommage lui a été rendu à l’occasion de l’ouverture de la 18e édition du festival national du théâtre à Tétouan.

Al Bayane : Le festival national vous a rendu un vibrant hommage lors de l’ouverture de sa 18e édition. Que représente cet hommage pour vous?

Jamal Eddine Dkhissi : C’est une attention particulière du Ministère de la Culture en particulier et de tous les professionnels du théâtre, en général. J’ai été l’un des organisateurs de la première édition de ce festival. Je suis très content que nous en sommes aujourd’hui à la 18e édition. J’ai véritablement apprécié ce qui a été dit par Latefa Ahrrare et qui était sincère. Cela a éveillé en moi beaucoup d’émotions. J’ai été aussi ému par le fait que la salle s’est levée quand je suis monté sur scène. Cela m’a fait plaisir ! C’est une reconnaissance du travail que nous avons effectué avec humilité, discrétion et sans fanfaronnade.

Le théâtre marocain a beaucoup évolué ; des avancées ont été réalisées. A votre avis, qu’est ce qui reste à accomplir?

Il y a beaucoup de choses à faire, car le théâtre est un art qui se développe, non seulement en matière de création, mais aussi d’espaces. Il faut dire que nous n’avons pas une grande histoire. Nous sommes au début surtout dans l’organisation de compagnies théâtrales, des statuts régissant le métier d’artiste. Des jalons très importants ont été jetés à partir des années 90 et ont été développés par Amine Sbihi, un homme vrai et intègre.

Une nouvelle génération a émergé sur la scène artistique. Croyez-vous en cette génération porteuse de nouvelles idées et de nouveaux souffles créatifs?

Il ne faut pas être inquiet. Le théâtre se développe. Ces jeunes portent leurs croix, ont envie d’aller de l’avant et de créer. Ils veulent aussi toucher toutes les formes de spectacles et de ne pas rester enfermer. C’est aussi des recherches qui se font au niveau de l’espace, du corps, de la musique et même de l’interprétation. Ils ne veulent pas rester dans le classique. Ils sont entrain de développer des sensibilités différentes et ces diversités constituent une grande richesse. Mais je leur conseille de revenir un peu aux classiques.

Mohamed Nait Youssef

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