Un Exécutif désarçonné !

Saoudi El Amalki

Le laxisme ahurissant du gouvernement a fini par déconcerter aussi bien l’appareil législatif que les diverses institutions et l’ensemble de la société. A l’enceinte du parlement, les ministres brillent par leur absentéisme, leur ignorance des attentes de la population et leur incapacité d’en trouver des solutions persistantes. Cet état anachronique qui semble se pérenniser à longueur d’année, a donc généré le déclenchement de la riposte syndicale à observer une grève générale nationale, afin de protester contre cette attitude gouvernementale dédaigneuse et condescendante. Entre autres, la persistance de l’Exécutif à vouloir passer le projet de loi sur la grève, en dépit de ses lacunes, par le biais d’un despotisme extravagant, en est, en fait, un exemple parmi tant d’autres, de cette myopie dont il fait montre. Il faut bien dire que le coût de la vie et la hausse des prix dont souffre la majorité écrasante des citoyens en sont aussi la cause de cette grogne collective. La politique impopulaire et paupérisante que mène le gouvernement sans se rendre compte de la gravité de son désintérêt, est en train d’enclencher une tension sociale dans les ménages déshérités, voire dans les milieux de la classe moyenne et des petites entreprises. Les agressions successives que subissent les pouvoirs d’achat des franges laborieuses confrontées à la surdité du gouvernement et les transgressions de leurs engagements à l’égard du petit peuple sont en passe de mettre tout le pays sous le brasero de l’incertitude et de l’instabilité. Ce climat d’ire et de congestion dans le pétrin duquel l’Exécutif jette la nation est susceptible d’hypothéquer les démarches de l’Emergence qu’elle déploie avec détermination, à une époque transitoire cruciale de notre intégrité territoriale. Au fait, à quelques lieues du règlement final de la cause nationale, le pays nécessite beaucoup plus de solidité du front endogène que de déchirement dont profiteraient les détracteurs exogènes. Et quand on disait que le gouvernement était loin de faire de la politique citoyenne au service des idéaux suprêmes de la nation, ce ne sont pas les comportements actuels absurdes qui vont compromettre puisqu’ils sont d’illustrations irréfutables. Malgré la crise sociale explosive qui secoue vivement les compartiments de la société, le gouvernement se cantonne dans un satisfecit irritant et un entêtement renâclant, alors que le taux de chômage oscille les 13,3 car plus de 30% des chômeurs ont perdu leur emploi soit par licenciement ou encore par fermeture de leur entreprise, selon les chiffres avancées par le HCP. Quant au déficit commercial, il est toujours en hausse atteignant 7,3 % par rapport à 2023 en raison de l’ascension des importations plus rapide que les exportations, en dépit de la progression de certains secteurs comme celui des phosphates et de l’aéronautique, lourdement sanctionnés par la facture alimentaire… Vers où nous mène alors ce gouvernement de pacotille ?!

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