Johnny Hallyday, le plus américain des chanteurs français, n’est plus!

«Johnny Hallyday est parti. Jean-Philippe Smet est décédé dans la nuit du 5 décembre 2017. J’écris ces mots sans y croire. Et pourtant, c’est bien cela. Mon homme n’est plus». C’est en ces termes que Laeticia Hallyday, son épouse, a fait part au monde entier de la disparition d’une icône de la chanson française, d’une légende du rock and roll français; en somme, du plus américain des rockers de l’Hexagone, celui dont le Président français Emmanuel Macron dira, en apprenant la triste nouvelle, que «tout le pays est en deuil»; ce qui, du reste, est vrai mais pas seulement la France car sa notoriété était allé bien au-delà.

Mais qui était en fait Johnny Hallyday ? Son ami Carlos dira de lui qu’il était «le Victor Hugo de la rengaine». Et même si l’on ne va pas tirer vingt et un coups de canons depuis les Invalides et que son cercueil drapé de noir ne va pas reposer sous l’arc de triomphe comme ce fut le cas pour l’auteur des « Misérables », il est sûr que pour lui rendre un dernier hommage, il y aura dans les rues de Paris, autant de monde et voire même plus encore que le jour des obsèques du père de Léopoldine.

La bombe Johnny Hallyday a explosé le 14 Avril 1960 à la sortie de son premier disque vinyle comprenant quatre morceaux intitulés «T’aimer follement», «J’étais fou», «Oh Oh, Baby!» et «Laisse les filles» où sur la pochette on voyait le jeune homme en chemise noire à fines rayures blanches sa guitare à la main dans une posture déhanchée.

Le phénomène Johnny était né. Ainsi, peu de temps après, à l’issue d’un concert où le 21 Juin 1963 Johnny Hallyday  avait réuni près de cent cinquante mille personnes, le Général de Gaulle, dépassé par l’évènement, dira de lui «Mais si ce jeune homme a de l’énergie à en revendre, il faudrait l’envoyer casser des cailloux». Le Général ne s’était pas trompé. Johnny n’était pas un homme mais un surhomme. Ce n’était pas un simple chanteur mais un phénomène. Johnny Hallyday signera, ainsi, la fin d’un système, la fin de cette époque de prospérité d’après-guerre en libérant «les énergies d’une jeunesse bridée par les entraves idéologiques de leurs parents qui écoutaient Edith Piaf, Luis Mariano et Tino Rossi».

Johnny Hallyday, ce blond de dix-sept ans qui incarnait si bien le rêve américain deviendra très vite le porte-parole de ces millions de jeunes français issus du baby-boom et, à n’en point douter, «le détonateur» de ce grand chambardement musical et sociologique que l’on appellera « époque des yéyés». En effet,  cinq années après ce concert ce sont ces mêmes jeunes personnes qui descelleront les pavés de la ville de Paris et feront ce célèbre «Mai 68», cette révolution que personne n’avait vu venir mais qui avait contribué à changer la face du pays et du monde, cette révolte d’une jeunesse qui, éprise de liberté, scandera, à l’unisson, qu’il est, désormais, «interdit d’interdire».

N’ayant que très peu connu son père sinon pas du tout Johnny Hallyday essaiera à cinq reprises de fonder ce foyer qu’il n’avait pas eu. Ainsi, il épousera Sylvie Vartan qui lui donnera David, puis Babette Hallyday dans une courte union qui ne durera que durant l’hiver de  décembre 1981 à Février 1982. En 1983 il rencontrera sur un plateau de télévision Nathalie Baye qui, dans une union qui s’étalera sur deux années, lui fera un très beau cadeau prénommé Laura.

En Juillet 1990, il épousera Adeline, la fille de son ami Christioan Blondieau. Cette union durera deux années puis ils se remarieront en 1994 pour se re-séparer un an plus tard. Johnny Hallyday épousera, enfin, Laeticia plus jeune que lui de trente années. Le couple fondera alors une véritable famille et adoptera deux ravissantes petites filles Jade et Joy.

C’est cette dernière épouse du chanteur qui pour annoncer la terrible nouvelle dira la nuit dernière : «Mon homme n’est plus. Le papa de nos deux petites filles Jade et Joy est parti. Le papa de Laura et David a fermé les yeux. Ses yeux bleus qui illumineront encore et encore notre maison et nos âmes».

Puisse-t-il reposer en paix!

 Nabil El Bousaadi

 

Johnny Hallyday en quinze chansons

Du premier succès rencontré au tout début des années 1960 avec «Souvenirs souvenirs» jusqu’à «Un dimanche de janvier» chantée en 2016 après les attentats de Paris en 2015, quinze chansons emblématiques de la carrière de Johnny Hallyday.

– «Souvenirs, souvenirs» (1960)

– «Retiens la nuit» (1961)

– «Le pénitencier» (1964)

– «Noir c’est noir» (1966)

– «Que je t’aime» (1969)

– «La musique que j’aime» (1973)

– «Gabrielle» (1976)

– «Ma gueule» (1979)

– «Quelque chose de Tennessee» (1985)

– «Je te promets» (1987)

– «Mirador » (1989)

– «Allumer le feu» (1998)

– «Vivre pour le meilleur» (1999)

– «Marie» (2002)

– «Un dimanche de janvier» (2016)

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