Conformément à la théorie de l’évolution, la sulfureuse Kawasaki Z 1000 revendique aujourd’hui une place particulière dans le segment des motos sportives. Mais il faut avouer qu’elle porte indéniablement le patrimoine génétique d’une icône lancée il y a 40 ans et qui fait toujours rêver les passionnés de la belle mécanique.
Fidèle à la méthode japonaise «Kaizen» de la gestion de la qualité, Kawasaki a capitalisé sur tout son savoir-faire pour concevoir au milieu des années soixante-dix son porte-drapeau, la Z1000. Après un long processus de développement qui a duré des années, le constructeur nippon a levé le voile à la fin de l’année 1977 sur son nouveau missile sol-sol. Affichant un tempérament purement sportif, elle s’inspire sur le plan stylistique des précédentes générations, notamment la 900 Z1. Dotée d’un nouveau bloc, sa cylindrée est portée à 1 015 cm3, avec l’augmentation de 4 mm de l’alésage. Le frein arrière à tambour est abandonné au profit d’un disque semblable à ceux qui équipent la roue avant.
Les multiples bombes Z
Et si l’approche de qualité kaizen veut dire « analyser pour rendre meilleur », Kawasaki a développé l’année suivante des étriers de frein avant optimisés installés derrière les fourreaux de fourche. Elle a dévoilé également la même année une version plus sportive. L’esthétique est moins lisse que sur la Z 1000 standard marquée par un réservoir qui est plus anguleux. Baptisée Kawasaki Z1R, cette version taillée pour la course grimpe à une puissance de 90 chevaux. Pour ce faire, elle s’est accaparée un nouveau carburateur de 28 mm de diamètre. Elle gagne également 0,6 mkg en couple.
La Kawasaki Z1000 a eu, également, le mérite d’être l’une des premières motos équipées de série d’un carénage tête de fourche tout en procédant à une multitude de modifications. Plus sauvage, la Z1000 Z2R a remplacé en 1979 l’originelle version sportive Z1R. Sa puissante cavalerie passe à 93 chevaux. Selon le mécanicien Jamal, Kawasaki a renouvelé énormément d’éléments mécaniques pour assurer cette montée en puissance : les gicleurs sont changés : 107,5 à 112,5, le collecteur d’admission d’air associé au filtre à air voit ses tubes disparaitre, la culasse est modifiée, des tubes sont rajoutés sur la fourche pour augmenter son angle de chasse et des cales de pré-contraintes sur les amortisseurs arrière. Elle troque également son réservoir de 13 litres au profit d’un nouveau, plus volumineux, soit 20 litres.
La même année, Kawasaki dévoile une autre version encore plus radicale de la Z1000 : la 1000 MK2. Doté de l’allumage électronique, ce modèle s’offre également la «1000 à injection» qui, comme son nom l’indique, perd ses carburateurs mikuni de 28 pour des injecteurs « Bosch », précise Jamal. Esthétiquement, la nouvelle arrivée s’est débarrassée, par ailleurs, de ses jantes à rayons au profit de roues en alliage pour le modèle MK2.
Parallèlement, Kawasaki lance quelques mois après, la majestueuse Z 1000 ST, à vocation grand tourisme. Revendiquant une puissante cavalerie, cette version haut de gamme développe 94 chevaux. Décoiffant ! Toujours au chapitre des modifications, la ST adopte une transmission acatène (à cardan) remplaçant la chaîne. Ainsi, l’entretien devient plus facile et moins couteux tout en procurant une augmentation de l’empattement de 30 mm. Quarante ans après son lancement, la Kawa Z 1000 continue de séduire les passionnés des sportives de la belle époque.
Atabi Badr