Khémisset: Face à la «gestion dépravée» de la ville

L’opposition communale en sit-in ouvert

Khémisset chauffe. Les élus communaux de l’opposition observent, depuis jeudi, un sit-in ouvert à la commune de la ville. Ils réclament notamment une répartition budgétaire «équilibrée entre les quartiers de la ville», alors que le Conseil urbain semble décidé à consacrer 7 milliards de centimes au réaménagement du Boulevard Mohammed V, qui reste, pourtant, «dans en bon état», selon l’opposition communale. Ce boulevard aurait déjà été réaménage e 2004 par un prêt du Fonds communal…

Qui dit mieux ? Une session extraordinaire en 7 points à l’ordre du jour, qui se termine en 24 minutes chrono… un record que les Nations avancées n’atteindront presque jamais dans le temps!

Et puis, un vote expéditif et confus s’ensuit où l’on compte tout à la fois ceux qui lèvent la main pour voter «pour» et ceux qui ne la lèvent pas… sans chercher à savoir ceux qui s’abstiennent ou ceux qui ne participent pas au vote pour déclarer l’adoption de tous les points!

Belle leçon de la démocratie spécifique au monde urbain encore ruralisé dans tous les sens.

Et pourtant la réalisation est marocaine. Belle exception dans une région où les disparités sociales sont criantes  et où la pauvreté et la marginalisation bat le plein.

Un communiqué du tissu de la société civile, politique et syndicale, reprend les «graves dysfonctionnements»  que connaît la gestion de cette commune urbaine. Le communiqué situe la problématique au niveau de «la forte négation des droits de la population et la défense des intérêts des lobbies de la dépravation.

Et de citer une liste de griefs contre le bureau dirigeant, composé essentiellement par le Mouvement populaire. En vrac, le président et sa majorité dirigeante sans l’être est accusé de tous les maux, notamment  la privatisation du joyau public de la ville : la piscine olympique de tennis, la mauvaise gestion du marché de gros des légumes et fruits, la gare routière, les abattoirs communaux et la piscine municipale…

Et sur les 7 milliards de centimes, à emprunter du Fonds d’Equipement Communal,  5 seraient «réservés» au seul boulevard Mohammed V, qui «ne manque de d’éclairage».

L’opposition communale réclame la consécration de ces sommes plutôt aux quartiers qui en ont besoin et qui souffrent de cette «injustice spatiale» qui les garde comme «des laissés pour compte ».  Les infrastructures sociales, économiques et culturelles sont «les parents pauvres» de cette ville. Les élus de l’opposition mettent en relief l’arbitraire et le laxisme de l’autorité de tutelle, ses silences complices, qui font le jeu de personnages qui nuisent à l’expérience démocratique territoriale.

M.A.

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