Al Bayane : Quel est le sujet de la semaine?
Farid Mezouar : Je pense au Conseil de Bank Al-Maghrib qui a tenu sa dernière session trimestrielle de l’année 2018, où il a maintenu inchangé son taux directeur. Aussi, Bank Al Maghrib a annoncé prévoir une croissance de 3,3% en 2018 après 4,1% en 2017. De même, la croissance nationale reviendrait à 3,1% en 2019 avant d’augmenter à 3,6% en 2020. De plus, les déficits jumeaux vont persister avec un déficit budgétaire de 3,7% en 2018 et 2019 et un déficit courant de 4,4% en 2018 et de 3,7% en 2019.
Comment peut-on qualifier les perspectives économiques?
Je dirais que globalement les perspectives sont teintées en gris-clair car en négatif, la croissance globale n’arrive pas à sortir de la zone des 3% avec un déficit budgétaire stable nettement au-dessus des 3% et un déficit courant persistant. En positif, la croissance non-agricole s’accélérerait à 3,4% en 2019 et à 3,7% en 2020 après un léger accroissement de 2,7% en 2017 à 3,1% en 2018. Aussi, l’inflation demeure globalement maîtrisée à 1% en 2019 après le pic de 2% de 2018.
Quelle a été la réaction de la Bourse après cette réunion?
Contrairement à Wall Street ou aux Bourses de la zone euro, la Bourse de Casablanca est peu sensible aux réunions de la Banque centrale. Ainsi, le MASI n’a varié que de -0,1% lors de la séance du jour de la réunion de Bank Al Maghrib. Toutefois, dans l’absolu, au niveau fondamental, le marché boursier aurait dû se comporter positivement après ses annonces car la hausse de la croissance non-agricole est positive pour l’environnement de la masse bénéficiaire. Aussi, la faible inflation amplifie le caractère attractif du rendement des dividendes.