«La création des industries culturelles nécessite une réglementation de la relation entre l’entreprise et les travailleurs culturels».

Messaoud Bouhcine, président du SMPAD

Au Maroc, le débat sur les industries culturelles et créatives a occupé ces dernières années une place prépondérante dans les milieux artistiques et culturels.  

Pour Messaoud Bouhcine, président du Syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques (SMPAD), créer des industries culturelles au Maroc exige en premier lieu l’intervention de l’Etat qui redynamise et renforce l’économie de la culture.

En effet, l’Etat, dit-il, intervient pour atténuer et réduire la charge économique sur les producteurs en particulier et les entreprises artistiques en général parce que, selon ses dires,  il s’agit d’un domaine à risque économique par excellence. En même temps, l’Etat, a-t-il ajouté, contribue à présenter des services culturels aux citoyens. Mais, il faut rappeler, a-t-il précisé, qu’il y a aussi  un risque dans le fait  de compter uniquement sur l’intervention de l’Etat sans recourir à d’autres éléments et intervenants.

«L’intervention de l’Etat vise à réduire le coût du produit, chose qui est impossible parce que l’entreprise culturelle essaye de bénéficier à travers la vente de son produit sachant que certaines entreprises culturelles essayent de faire leur bénéfice à partir du capital attribué par l’Etat», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «On ne peut pas aspirer à des industries culturelles dans l’absence de réglementation de  la relation  entre l’entreprise et les travailleurs culturels, surtout dans le domaine artistique ;  plus précisément dans les arts du spectacle ».

En d’autres termes, le produit artistique de l’écrivain, l’artiste… est une collaboration avec l’entreprise qui s’inscrit dans les œuvres de l’esprit, a-t-il fait savoir.  «L’Etat et les entreprises culturelles doivent veiller à la réglementation et la régularisation des relations contractuelles dont les aspects sociaux avec les travailleurs culturels en ce qui concerne la réalisation des œuvres culturelles mais aussi tout ce qui concerne leurs exploitations à travers les droits d’auteur et les droits voisins», a-t-il indiqué.

D’après Messaoud, une nécessite d’intervention de tous les acteurs et  intervenants culturels est primordiale. «L’entreprise ne peut pas créer toute seule la culture, et l’Etat ne pourrait pas travailler uniquement avec l’entreprise sans penser à la réglementation de la relation entre l’entreprise et les travailleurs artistiques soit en ce qui concerne la réalisation des œuvres artistiques réglementée par le statut de l’artiste et la régularisation de la situation sociale des artistes», conclut-il.

Mohamed Nait Youssef

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