La culture et les valeurs au cœur du débat

Studio « Al-Kitab » du PPS 

Mohamed Nait Youssef

«La culture entre l’identité nationale et l’ouverture sur les valeurs universelles.», telle était la thématique débattue lors du deuxième épisode du studio « Al-Kitab » accompagnant  les préparatifs du 11e congrès  national du Parti du progrès et du socialisme (PPS) qui aura lieu les 11, 12 et 13 novembre 2022 à Bouznika. En effet, cet épisode diffusé, lundi 24 octobre  sur la page officielle du parti sur facebook, a connu la participation de Mohamed Amine Sbihi, ancien ministre de la Culture et membre du Comité central du PPS, ainsi que Jamaâ Baida, Directeur des Archives du Maroc. Au menu de ce débat, de nombreuses problématiques ont été abordées, entre autres, la place de la culture dans les politiques publiques et sa contribution dans l’économie nationale, le rôle de l’intellectuel et la protection du patrimoine matériel et immatériel.  

Quelle place pour la culture dans les politiques publiques ?

«La culture marocaine est aussi riche que profonde. Mais, malheureusement, elle n’a pas eu la place qu’elle mérite dans les politiques publiques.», a souligné Jamaâ Baida, Directeur des Archives du Maroc. 

Selon lui, le ministère de la Culture est l’un des ministres dont le budget est maigre, voire pauvre. Par ailleurs, l’intervenant n’a pas manqué de pointer du doigt sur l’absence d’une volonté politique concernant la chose culturelle dans notre pays.

En effet, pendant des décennies, affirme Mohamed Amine Sbihi, ancien ministre de la Culture et membre du Comité central du PPS, le Maroc a considéré la culture comme une politique sectorielle alors que la culture se trouve au cœur de la vie sociétale, et elle a  les potentiels  de contribuer au développement.

«Pour le PPS, on ne peut pas considérer le développement du Maroc sans le développement de la chose culturelle, parce que la Culture avec son sens le plus large contribue dans le développement des capacités des citoyennes et citoyens, mais aussi dans la compétitive de l’économie nationale.», a-t-il révélé.

Aujourd’hui, si nous voulons développer la chose culturelle, a-t-il dit, il faudrait y avoir une politique nationale à l’instar des autres secteurs qui ont opté pour des stratégies dont les retombées ont été bénéfiques.

«Une politique nationale de la culture à moyen et long terme permettra de donner aux intervenants concernés la possibilité de contribuer au développement de la culture. », a-t-il révélé. Et d’ajouter : «Selon nous, cette stratégie est liée au soutien de l’Etat aux domaines culturel et artistique, le développement des industries culturelles et créatives, la protection de la liberté d’expression et la liberté de la production culturelle et artistique. Cette stratégie ne peut se concrétiser que par le biais d’un programme de développement qui connaitra la participation de plusieurs secteurs, institutions er acteurs concernés.»

La culture au cœur du développement…

Selon Sbihi, la culture est un investissement générateur de revenus et de richesses. «On ne peut parler de développement sans la culture.», a-t-il fait savoir. Jamaâ Baida n’y vas pas par quatre chemins. Ce dernier a souligné que la contribution de la culture dans la rentabilité et compétitivité de l’économie demeure très faible par rapport aux potentiels culturels énormes de notre pays.  Selon lui toujours, la culture est une composante efficace et un levier du développement. Or, la question de la culture a été sectorielle durant les gouvernements qui se sont succédés depuis l’indépendance.

Le rôle de l’intellectuel aujourd’hui…

Pour Sbihi, l’évolution démocratique nécessite le développement de la culture, la lutte contre l’analphabétisation et la contribution dans la modernisation de la société. «Il n’y a pas de développement sans une société de connaissance et de savoir. D’où le rôle primordial des intellectuels, des créateurs, des penseurs parce qu’ils sont toujours au devant de la scène en matière de la production et de la défense des idées. Pour ce faire, il faudrait un environnement sain afin de garantir à l’intellectuel le climat pour créer et s’exprimer librement.», a-t-il rappelé. Le Directeur des Archives du Maroc a indiqué, quant à lui, que la culture est l’un des piliers  de la modernité et de la démocratie. «La culture est importante pour la libération de l’humain. », a-t-il souligné.    

Quid de la protection du patrimoine national ?

De nos jours, la protection du patrimoine matériel et immatériel est désormais une nécessité, une urgence. Par ailleurs, il faut avouer que l’Etat marocain a œuvré depuis des décennies dans la protection du patrimoine matériel et immatériel, a indiqué Sbihi.

Le Maroc, a-t-il dit, a pris au sérieux cette question de la préservation du patrimoine national. Or, il faut toujours multiplier les efforts parce que le patrimoine est un domaine très vaste, a-t-il fait savoir.  

En outre, Jamaâ Baida a affirmé que  l’institution des Archives du Maroc joue pleinement son rôle en matière de la préservation du patrimoine, mais il faudrait que les autres acteurs et institutions concernés  accompagnent cette dynamique.

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