Il ne fait pas de doute que le monde est en passe de vivre des mutations profondes qui mettent en doute des vérités considérées comme immuables.
Cette crise virale qui a duré des mois et forcé un nouveau mode de vie, marqué par le confinement et l’état d’urgence, dans nombre de pays, aurait, en fait, conduit à des changements notoires, au niveau de la pensée mais aussi de l’acte. Au Maroc, la pandémie a affecté le corps, mais ébranlé aussi l’esprit des citoyens.
On se débat pour vaincre le virus, par le biais des mesures restrictives que les autorités publiques marocaines avaient mises en avant, en direction des populations. Des valeurs fondamentales sur les notions de conduite, se sont sitôt mises en évidence. Aujourd’hui, tout laisse à dire qu’on se met lentement à sortir de l’état d’urgence pour embrasser enfin, la normalité.
On met en place des plans progressifs de transition à l’adresse de la société confinée, tout en se lançant également dans des stratégies de relance économique. Pour certains avertis, cette phase post-corona semble encore plus virulente sur plusieurs plans. De prime abord, il s’agira de fortifier le processus de santé, de manière à contrôler parfaitement le phénomène pathologique pour anticiper sur de nouvelles vagues de contamination. Ensuite, il est question de mettre en route les remèdes de redressement des secteurs minés par le fléau, à court et moyen terme.
Cependant, cette épidémie aura, sans nul doute, comme mentionné précédemment, fait naître de nouvelles visions sur l’univers, sur l’humanité et sur les perspectives. C’est en effet, le même souci de la société locale qui, durant cette période de hantise, s’est munie de sentiment de volontarisme pour éradiquer le mal et entrevoir l’avenir avec beaucoup d’espoir.
Ce même peuple qui s’y mettait à fond pour repousser la pandémie, par le sacrifice et la privation, puisqu’on lui dit de rester chez lui, s’apprête aujourd’hui à embrasser une vie meilleure que celle de l’avant-corona. Les marocains sont lassés de vivre les cauchemars de la disparité béate qui mettent en charpie leur dignité. Ils en ont ras-le-bol de se voir usurper le droit à la vie décente et prospère…C’est pourquoi, ils ne cessent d’aspirer à présent, à un meilleur sort.
On n’a plus le droit de décevoir un peuple qui a été favorablement réactif à toutes les directives décrétées, certes au profit de sa propre santé, mais aussi pour la stabilité et la sécurité de la nation. Il a fait preuve, tout au long de l’épidémie, de solidarité et de dévouement exemplaires. Mieux encore, il se fait admirer par le monde entier, du sens créatif, d’esprit civique et d’entrain humain envers les souches démunies de la société.
C’est donc un nouveau Maroc qui renaît aux cendres de la crise! Son avenir devra reposer désormais sur un socle fondateur qui n’est autre que la démocratie. La vraie, l’authentique, la réelle, surtout pas celle qu’on a, jusqu’ici fait gober au peuple, truffée de duperie et de menterie.
Celle où les diverses institutions sont séparément autonomes qui font correctement leur mission à qui de droit et se soumettent à la reddition de comptes. Celle où tout le monde s’abdique aux dispositions de la loi, sans restriction ni complaisance. Celle où les richesses sont réparties dans l’équité, à tous les individus et où les transparences sont valorisées à tous les domaines…
Cette démocratie dont le Maroc rêve, au lendemain de la Corona, est redoutée par ses ennemis dans les pans de la haute sphère, aveuglément tentés par le monopole et l’autocratie. La démocratie n’a pas d’autres sens que léguer tous les pouvoirs à la représentativité du peuple, par le truchement des partis forts, sérieux et indépendants.
On aura toujours tort si l’on croit qu’asservir ou encore affaiblir les partis politiques, permettait à la démocratie d’avancer. On se fourre le doigt dans l’œil! Notre pays n’a qu’une seule voie pour prétendre à l’émergence, celle de se rendre à l’évidence et s’atteler à la refonte de son champ politique laminé. Sinon, il n’aura rien compris aux leçons de la crise virale et continuera à hypothéquer son potentiel pour les beaux yeux de ses déstabilisateurs.