Toutes les officines n’ont pas fermé à l’appel de la Fédération nationale des syndicats des pharmacies, hier jeudi, pour faire entendre leur cahier revendicatif.
Dans les grandes villes, comme Casablanca ou Rabat, certaines pharmacies sont restées ouvertes pour répondre aux urgences des patients. Pour autant, le mécontentement reste profond. Une pharmacienne, qui a préféré garder ses devantures ouvertes, explique que la politique de baisse des prix des médicaments coûte cher aux pharmaciens en l’absence de mesures de compensation. Avec leurs marges qui diminuent, ces professionnels craignent désormais une vague de fermetures des pharmacies.
Une réunion a été tenue, vendredi dernier, avec le ministre de la Santé en vue de parvenir à une solution d’entente mutuellement acceptable. Mais les promesses du département de tutelle n’ont pas convaincu les pharmaciens. Parmi elles, la révision du décret fixant le prix des médicaments. Mêmes les engagements pris par le directeur général des impôts, Omar Faraj, n’ont pas suffi à calmer les ardeurs des propriétaires des officines. Le patron de l’Administration fiscale s’est dit prêt à ouvrir le dialogue avec toutes les parties prenantes pour étudier les spécificités du secteur. Les pharmaciens revendiquent en fait une réforme urgente de la fiscalité de leur secteur, appelant à une exonération des impôts.
Leur cahier revendicatif comprend également l’instauration de la couverture médicale. Le montant de la cotisation doit tenir compte de la situation fragile des pharmacies. La profession veut aussi mettre de l’ordre dans la distribution. Il s’agira de mettre fin à l’anarchie qui caractérise actuellement le planning des gardes ainsi que les horaires d’ouverture et de fermeture. On appelle dans la même verve à limiter la vente des médicaments vétérinaires en pharmacie. En gros, les revendications des pharmaciens dépassent le seul cadre fiscal et aspirent à une réforme globale de tous les textes réglementant la profession.
Hajar Benezha