La régionalisation avancée

Entre la complémentarité et l’équilibre des pouvoirs

La Constitution de 2011 a donné un véritable coup de fouet au processus de la régionalisation avancée. Depuis, la Commission consultative sur la régionalisation (CCR) a avancé dans la mise en place d’une base solide pour faire réussir le projet.

Et si sur le plan de la gouvernance, l’on peut dire que des nouveautés, au niveau national ont été intégrées (l’élection des membres du Conseil  Régional  au suffrage universel direct, le pouvoir exécutif confié au Président du Conseil Régional, approche genre, des aspects de la démocratie participative en tant que moteur de la régionalisation…).

Il faudra croire, cependant, que le chantier des nouveaux rapports entre l’Etat et les régions restent encore flous et il serait illusoire de croire en la suppression de la tutelle administrative du Ministère de l’Intérieur, appelé, expressément, à faire de l’accompagnement et de la contractualisation, loin des anciens reflexes des gouverneurs et Walis.

Ce sont donc deux grosses tares risquent de handicaper le grand projet. Il s’agit des compétences et de la déconcentration administrative.

Il est vrai que le projet dont nous disposons aujourd’hui sur la régionalisation avancée a subi d’énormes améliorations et les premières assises d’Agadir, en tant que grand espace de la consultation et de  la concertation, viennent confirmer la nécessité de procéder à des arbitrages en matière de recherche des équilibres entre les régions surtout que de grands paradoxes existent entre les différents espaces régionaux.

L’objectif est de développer des espaces harmonieux et à des vitesses bénéfiques pour chaque région en fonction de sa spécificité et de ses potentialités en ressources. Avec toutes les mises à niveau économique et sociale, selon un agenda précis et qu’il faudra, coûte que coûte, penser de manière rationnelle, intelligente et pragmatique, de sorte à atteindre, dans les délais impartis, les objectifs fixés.

Cependant si les critères de complémentarité et de viabilité ont été recherchés, il faudra aller vers le développement, pour chaque région et surtout celles retardataires comme celle de Daraa-Tafilalet et d’autres, de villes locomotives qui devront tirer les régions vers le haut.

La décentralisation administrative telle qu’elle existe aujourd’hui  est moins que l’autonomie telle que prévue dans le projet marocain d’autonomie dans nos provinces sahariennes et qui est prise comme modèle de développement régional doit faire preuve d’un peu plus d’audace.

Il faudra se pencher sérieusement sur l’équilibre des pouvoirs pour éviter encore la mise en place d’une simple centralisation régionale. Car sans prérogatives données par le centre à la périphérie, l’on ne fera que diluer toutes les problématiques du développement dans des sous ensembles impuissants et tout ce que cela peut constituer comme obstacles supplémentaires aux avancées multiformes et surtout au progrès social et spatial tant espéré.

Mohamed Khalil

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