Une priorité mondiale dans le domaine de la santé
L’Organisation Mondiale la Santé a procédé au lancement de la première Journée mondiale de la sécurité des patients le mardi 17 Septembre 2019, et ce, conformément à la 72e Assemblée mondiale de la Santé, qui s’est tenue en mai 2019, et qui avait adopté le 17 septembre comme Journée internationale de la sécurité des patients. Cette campagne mondiale a pour objectif de sensibiliser à l’importance de la sécurité des patients et inciter les populations à témoigner de leur engagement pour rendre les soins de santé plus sûrs.
La sécurité du patient est une démarche qui vise à éviter à un usager toute atteinte évitable liée aux soins qui lui sont prodigués. Elle est très étroitement liée à la notion de qualité des soins qui est définie par l’OMS comme une démarche qui doit permettre de garantir à chaque patient l’assortiment d’actes diagnostiques et thérapeutiques, lui assurant le meilleur résultat en termes de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour le même résultat, au moindre risque iatrogénique, pour sa plus grande satisfaction quant aux procédures, résultats, contacts humains à l’intérieur du système de soins.
Des chiffres qui donnent froid au dos
Sur le terrain, les choses ne se passent pas comme on peut tous le souhaiter. Selon les chiffres avancés par l’OMS, chaque année à travers la planète, 134 millions d’événements indésirables se produisent à cause de soins à risque dans les hôpitaux, particulièrement ceux des pays à revenu faible ou intermédiaire, entraînant 2,6 millions de décès par an. En outre, 4 patients sur 10 subissent des préjudices dans les structures de soins de santé primaires ou ambulatoires.
Les erreurs les plus importantes sont liées au diagnostic, aux prescriptions et à l’utilisation des médicaments. À elles seules, les erreurs qui concernent les médicaments entraînent des coûts annuels estimés à US $42 milliards. Jusqu’à 25% des patients souffrent de complications provoquées par des soins chirurgicaux à risque et, chaque année, un million de personnes décèdent pendant l’acte chirurgical ou immédiatement après.
Un plaidoyer pour la culture de sécurité
Face à toutes ces réalités choquantes, très préoccupantes et pénalisantes particulièrement pour les pays pauvres ou à revenu intermédiaire, et partant, pour les populations démunies sans moyens, ni couverture médicale, l’OMS appelle à intervenir rapidement pour réduire les préjudices causés aux patients dans le cadre des soins de santé.
Pour endiguer cette hémorragie et afin de remédier à ces anomalies, il est essentiel de mettre en œuvre des actions où le patient est co-auteur de sa sécurité, ainsi que son entourage qui a lui aussi un rôle actif à jouer. En effet, la promotion de la sécurité des patients doit passer par la participation de ces derniers, mais pas seulement.
Les autres acteurs directement concernés sont les professionnels de santé, qui se doivent en toute bonne logique, et par devoir éthique de signaler les erreurs qui sont commises, d’en tirer les enseignements et de travailler dans un climat de bienveillance. Les professionnels de santé, toutes catégories confondues doivent être davantage responsables et bénéficier de la formation nécessaire pour réduire les erreurs.
Il s’agit d’améliorer constamment la culture de la sécurité grâce à une très bonne formation de base au niveau des facultés de médecine et des instituts de formation des infirmiers et infirmières.
Il s’agit parallèlement de développer la recherche sur la sécurité des soins et la sécurité du patient au niveau de nos hôpitaux et des centres de santé en ce qui concerne le secteur public, mais aussi au niveau des cliniques privées et des cabinets médicaux.
Les patients ne doivent pas être écartés. Le médecin a le devoir d’informer son malade en vue de l’impliquer et d’en faire un partenaire dans sa propre sécurité.
Nous sommes tous concernés
Pour relever ce défi et afin de garantir une meilleure sécurité aux patients, nos professionnels de santé doivent être très bien formés. Ils doivent travailler avec amour, humanisme, abnégation, altruisme et dextérité, des qualités essentielles pour sécuriser la prise en charge des patients en améliorant le travail en équipe. Une approche nécessaire si on veut progresser vers une meilleure qualité des soins synonyme de sécurité des malades.
Il faut associer activement les malades et leurs familles aux soins, surtout quand il s’agit de maladies chroniques ou d’enfants qui ont besoin d’une surveillance et d’un soutien psychologique pour assurer la sécurité des patients.
Les médias ont aussi un très grand rôle à jouer concernant les questions de sécurité des patients grâce aux articles, reportages et émissions que les journalistes pourront réaliser, ce qui contribuera à une prise de conscience collective.
Ouardirhi Abdelaziz