La stratégie logistique sur de bons rails

L’heure est au bilan pour la stratégie nationale logistique. Aziz Rebbah, ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, a fait le point sur les réalisations accomplies depuis 2010, date de lancement de cette feuille de route qui vise à renforcer la compétitivité logistique. Selon lui, le développement des zones logistiques, qui constitue le premier axe de la stratégique, va bon train.

Le Maroc, qui ne comptait en 2010 que quelques dizaines d’hectares aménagés de plateformes logistiques, totalise aujourd’hui 550 hectares de terrains aménagés modernes notamment à Tanger, Kénitra, Casablanca, Agadir, Meknès et Oujda. Sachant que 87% de cette surface logistique aété développée par des aménageurs publics. C’est sans doute Casablanca qui attire plus particulièrement l’attention des aménageurs privés.Selon Younes Tazi, directeur général de l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique, «l’offre d’immobilier logistique moderne prêt à l’emploi dans la métropole a triplé grâce,principalement, aux constructions réalisées par le secteur privé.
Cette mobilisation de l’assiette foncière ne pouvait qu’attirer davantage d’investisseurs. Pas moins de 5046 entreprises de transport et de logistique ont été créées entre 2010 et 2013, alors que leur nombre ne dépassait pas 500 en 2005. Ainsi, les investissements consentis par les opérateurs du secteur ont crû de 29%, passant de 21.428 en 2009 à 27.473 en 2014. Quant au chiffre d’affaire du marché,il a enregistré une croissance moyenne annuelle de 5,2% durant la période 2010 2014. Dans le détail, le chiffre d’affaires du transport ferroviaire de marchandises a atteint 2,1 milliards de DH en 2014 contre 1,9 milliard en 2010. Celui réalisé par les opérateurs du transport routier de marchandises et entreposage est estimé à 20,9 milliards de DH, un chiffre également en hausse par rapport à 2010.
L’objectif de réduire l’impact des coûts de la logistique semble également atteint. A titre d’exemple, la traversée Tanger Med-Algesiras qui coûtait 650 euros en 2010 ne dépasse plus aujourd’hui les 350 euros. De même, la valeur locative des entrepôts a enregistré une baisse, passant de 62 à 42 DH/m2/mois. Ce recul touche également les coûts d’entreposage qui sont passés de 3 à 1,9 DH/palette/jour.
En dépit de ces réalisations, le secteur continue de faire face à plusieurs défis. Le patron de l’AMDL cite la faiblesse du taux d’externalisation, surtout chez les PME, l’indisponibilité de certains types d’immobilier logistique, en l’occurrence les petites cellules,l’inadéquation entre l’offre et la demande et le poids de l’informel.

Hajar Benezha

Quid de la formation ?

Le renforcement de la compétitivité logistique ne peut se faire sans la formation des ressources humaines.  Sur ce point, le directeur del’AMDL assure que l’offre de formation en logistique a triplé depuis 2010. Le plus gros est assuré par le secteur public, précise-t-il. Aujourd’hui, 120 établissements, dont 67 relevant du secteur privé,proposent des formations en logistique. Sur les 220 filières disponibles, 70 sont proposées par les établissements de formation professionnelle. Sachant que la capacité d’accueil s’élève à 7.200 personnes.

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