Voilà un écosystème qui ne bat pas des ailes, mais qui a plutôt le vent en poupe. En 2017, Le secteur de l’aéronautique a réalisé une croissance de plus de 18% par rapport à l’année précédente.

Cette évolution est essentiellement attribuable à la conjoncture mondiale. Cette dernière a été favorable sur les douze derniers mois, avec d’une part une demande réévaluée à 40.000 nouveaux appareils d’ici à 2030, et d’autre part le recours plus important des constructeurs aux sources émergentes, en raison de la contrainte de réduction des coûts imposée par les compagnies aériennes.

De la bouche du ministre de tutelle, Moulay Hafid Elalamy, «le bilan et les réalisations accomplies nous confortent dans notre vision». Il y a certainement lieu de se réjouir du côté du ministère quand on sait que le secteur emploie aujourd’hui plus de 15.000 personnes.

Toujours en 2017, la plateforme aéronautique s’est préparée à davantage d’internationalisation avec le lancement de l’écosystème Boeing, ce pas de géant qui a permis d’instituer la base industrielle marocaine comme plateforme émergente préférentielle pour l’industrie aéronautique. Les activités composites ont permis d’ancrer durablement l’industrie aéronautique, en se positionnant dès à présent sur cette technologie qui remplace progressivement les matériaux plus rigides actuellement utilisés.

La fin de l’année aura été marquée aussi par le lancement des écosystèmes moteur et matériaux composites. Les efforts déployés dans le cadre du Pacte d’accélération industrielle ont permis de densifier la gestion de la chaîne logistique nationale. Par ailleurs, le dernier taux d’intégration locale enregistré est de 29%, ce qui forme un gain de 12 points depuis le lancement du Pacte. De ce côté, le gouvernement assure que les responsables du secteur travaillent aux côtés des grands motoristes pour installer leurs fournisseurs et les aider à faire face à l’accélération des cadences de production.

Et pour cause, les ambitions frôlent le ciel. Le secteur aéronautique marocain vise à franchir la barre de 26 milliards de dirhams de chiffre d’affaires !Au passage l’industrie ambitionne de créer 23.000 nouveaux emplois en 2020. Ces visées sont confortées par Elalamy. «Nous sommes confiants sur la tenue des objectifs fixés pour le secteur de l’aéronautique : à savoir créer 23.000 nouveaux emplois, atteindre 26 milliards de dirhams de chiffre d’affaires et doubler le taux d’intégration locale pour le porter à 35% en 2020».

Les industriels, encouragés par la dynamique que connaît ce secteur, auraient même revu à la hausse les objectifs selon le ministre. Ils projettent désormais une croissance annuelle de 20%, contre 18% initialement. Idem pour le taux d’intégration locale, revu à la hausse à 42% et ce à l’issue du Plan d’Accélération Industrielle. L’engagement que manifestent les opérateurs auprès des autorités gouvernementales laisse présager que ces objectifs seront atteints, voire dépassés.

I.E.M