L’Afrique adopte la vague d’innovation en matière d’IA

GITEX Africa

L’Afrique adopte la vague d’innovation en matière d’intelligence artificielle (IA), mais des investissements supplémentaires restent nécessaires pour en exploiter le plein potentiel, ont déclaré des experts, vendredi à Marrakech, lors de la dernière journée du GITEX Africa.

L’essor de l’IA et son impact révolutionnaire sur les entreprises africaines ainsi que la société et la culture, ont été au centre des discussions du dernier jour (2 juin) du GITEX Africa Morocco 2023, où des experts du monde entier se sont réunis pour débattre et faire avancer la nouvelle technologie de transformation, placée aujourd’hui au cœur des débats internationaux.

Alors que des dizaines de personnes, dont les dirigeants d’OpenAI et de Google Deepmind, ont mis en garde contre les scénarios de catastrophes potentiels liés à l’IA, voire contre l’extinction de l’humanité, d’autres spécialistes ont déclaré que les craintes liées à l’IA étaient exagérées.

Une chose est sûre : L’IA est sur le point de devenir le prochain grand changement technologique mondial, tandis qu’en Afrique, elle est capable de transformer la gestion des entreprises et le fonctionnement des sociétés.

Plus important encore, selon Mustapha Zaouini, président d’AI in Africa, l’Afrique explore actuellement l’IA pour résoudre des problèmes urgents tels que la pauvreté, le chômage et l’inégalité.

S’agissant du sujet de l’IA générative responsable, le panéliste du GITEX Africa, M. Zaouini a fait savoir que bien que l’Afrique soit confrontée à des défis uniques, telle que les inégalités d’accès à internet, elle adopte progressivement l’IA.

« La volonté varie d’un pays à l’autre et il est nécessaire d’investir dans l’infrastructure, l’éducation et l’élaboration de politiques pour exploiter pleinement l’IA. Garantir un accès équitable à la technologie et réduire la fracture numérique sont des étapes cruciales pour préparer l’impact de l’IA en Afrique », a-t-il ajouté.

Simon See, responsable mondial du centre technologique Nvidia AI à Singapour ainsi qu’un autre intervenant, ont fait savoir qu’avec les investissements et politiques adéquats, l’IA peut aider l’Afrique à atteindre ses objectifs de développement et à améliorer les conditions de vie des habitants.

« En Afrique, la demande de compétences en IA devrait augmenter de 36 % entre 2020 et 2025 », a soutenu M. See, dont le siège de la société Nvidia, basée aux États-Unis, fabrique des puces spécialisées dans l’IA, avec une valeur de marché dépassant légèrement les 1.000 milliards de dollars (MM$), cette semaine.

« Cette croissance est tirée par la jeune population du continent, ainsi que par ses investissements dans les start-ups et l’innovation. La croissance de l’IA crée de nouveaux emplois en Afrique, vu que les entreprises cherchent à embaucher des experts pour les aider à développer et à mettre en œuvre des produits et des services alimentés par l’IA », a-t-il dit.

Élever les talents africains au premier rang d’une nouvelle main-d’œuvre mondiale

Selon M. See, l’Afrique en est encore aux premiers stades de l’adoption de l’IA, et manifeste un intérêt grandissant pour cette technologie.

Et de poursuivre que plusieurs pays africains ont élaboré des stratégies nationales en matière d’IA, et bon nombre de start-ups et d’instituts de recherche travaillent déjà sur des projets liés à cette technologie.
Dans le cadre de la première édition de GITEX Africa, le plus grand salon de la technologie et de la création d’entreprises du continent, qui se tient à Marrakech, Dr. Adel Alsharji, directeur de l’exploitation de Presight, une société d’analyse de données alimentée par l’IA et basée aux Émirats arabes unis a prononcé un discours sur l’impact sociétal de l’IA.

« Le parcours de l’Afrique en matière d’IA prend de l’ampleur, et ces progrès mettent en évidence la volonté du continent à explorer et à exploiter le potentiel de l’IA pour stimuler la croissance économique et relever les défis locaux, pour le plus grand bien de ses habitants », a déclaré le Dr Alsharji, ajoutant que l’Afrique est la deuxième région du monde à connaître la croissance la plus rapide en matière d’adoption de l’IA et que la demande d’emplois liés à l’IA va doubler au cours des trois prochaines années.

Citant une étude des prévisions du McKinsey Global Institute, M. Alsharji a révélé que l’IA pourrait ajouter 13.000 milliards de dollars à l’économie mondiale d’ici 2030, tandis que le nombre d’emplois liés à l’IA en Afrique devrait croître de 200 % d’ici 2025.

Pour sa part, M. Zaouini, président de l’AI in Africa, une organisation à but non lucratif visant à donner à la jeunesse africaine les moyens d’un avenir inclusif en matière d’IA, a conclu qu’en Afrique, l’IA devrait être considérée comme un outil permettant de brûler les étapes traditionnelles du développement tout en élevant les talents africains au premier rang d’une nouvelle main-d’œuvre mondiale.

Par ailleurs, M. Zaouini s’était dit convaincu que l’impact sociétal de l’IA sur l’Afrique est immense, car elle révolutionne notre façon de travailler et de vivre, notant qu’après la révolution d’internet, la deuxième révolution a probablement été le dilemme social, mais l’IA demeure une révolution encore plus importante que toutes les autres.

Une solution technologique de la santé alimentée par l’IA transforme les dons de sang en Afrique  Prenant fin vendredi à la ville ocre, GITEX Africa a rassemblé pendant trois jours des milliers de participants en provenance de 120 pays, désireux de réseauter et de développer des relations d’affaires fructueuses avec les 900 entreprises et start-ups exposantes, réparties dans 10 halls étalés sur 45.000 m².

L’impact multisectoriel considérable de l’IA était évident, de nombreux exposants ont montré comment l’essor de l’IA stimule les vagues d’innovation dans tous les secteurs, de l’éducation à l’agriculture et au transport, en passant par le commerce de détail, l’énergie ou encore la logistique.

BetaLife, une start-up nigérienne primée, a illustré cet impact dans le secteur de la santé. La plateforme basée sur le cloud et alimentée par l’IA connecte les hôpitaux et les banques de sang à l’aide d’algorithmes avancés, garantissant ainsi un flux efficace de produits sanguins, vitaux pour les patients.

Mubarak Ayanniyi, le fondateur et Président Directeur Général (PDG) âgé de 21 ans, a mis en avant le plus grand avantage de Betalife, qui est sa capacité à analyser de nombreuses données grâce à un algorithme alimenté par l’IA et à prédire avec précision quand, où et en quelle quantité les dons de sang sont nécessaires, ce qui permet une gestion efficiente des ressources et une allocation optimale des dons de sang en fonction des besoins, sauvant ainsi d’innombrables vies.

« BetaLife a révolutionné la façon dont les dons de sang sont gérés en Afrique », a indiqué M. Ayanniyi, ajoutant qu’au lieu de s’appuyer sur des processus manuels, les hôpitaux et les banques de sang utilisent désormais BetaLife pour prédire quand et comment les dons de sang sont le plus nécessaires.

« Cela a permis une distribution efficiente des produits sanguins, réduisant ainsi le gaspillage et assurant le bon traitement aux personnes dans le besoin », a-t-il conclu.

Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le salon GITEX Africa a été organisé par l’Agence de Développement Digital (ADD), sous la tutelle du ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration.

Gitex Africa est organisé par KAOUN International, la société d’organisation d’événements à l’étranger du Dubai World Trade Centre, qui organise aussi le GITEX Global à Dubaï, aux EEAU, le plus grand salon mondial de la technologie et des start-ups, considéré par les professionnels de la technologie comme le meilleur événement technologique mondial.

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