L’année de tous les espoirs!

Dès aujourd’hui, on entame une nouvelle année, avec l’espoir de faire mieux que celle qui vient de tirer sa révérence, à la tombée des pendules de l’ultime minuit. Sur quelle note s’achève cet an qui rend l’âme, à l’aube des premières lueurs de son successeur? Sans point verser dans la morosité béate, alors que le ruisseau des vœux coule encore dans les foyers, on ne peut se retenir de «maudire» les effets d’une année écoulée, sans grand éclat pour une nation qui, en fait espérait beaucoup mieux!

En vérité, elle n’est que la continuité des années de vaches maigres que le pays ne cesse de concéder. La tension sociale du peuple, acculé à gémir sous le fardeau de la misère et l’exclusion ne fait qu’empirer au fil du temps. Les disparités criardes se tendent éperdument devant l’érosion du pouvoir d‘achat, l’élan baissier du taux de croissance, la tendance haussière du chômage, notamment dans le rang des détenteurs de hauts diplômes…On ne se  serait permis d’être en défaut de cet état désolant qui assaille la société dans sa vie quotidienne.

Sur le plan économique, on ne saurait, non plus, passer sous silence la débâcle  cuisante que subissent des secteurs dits névralgiques. Aussi bien les plans Maroc vert que Halieutis et Azur, auxquels des fonds astronomiques furent injectés sur des agendas arrêtés dans le temps, ont l’air de tourner au vinaigre, puisque ni l’agriculture qui demeure constamment dépendantes des aléas climatiques, ni la pêche maritime dédiée aux barons de l’hauturier et rendue hors de portée de la consommation interne, encore moins le tourisme qui vacille dans le tourbillon de l’approximation des apprentis, en lieu et place de professionnels authentiques.

Il ne faut pas de doute que le plus grand stress qui taraude actuellement le pays, n’est autre que la pénurie agaçante des ressources hydriques. Certes, de maintes  mesures d’endiguement de ce fléau qui met en péril les générations futures, sont envisagées, en particulier le dessalement des eaux de mer ou encore le transfert de cette denrée Nord/Sud. Toutefois, la préoccupation s’installe fortement dans les tiroirs des départements en charge de ce dossier alarmant. D’autres projets se débitent, à bâtons rompus, dans le sillage des grands travaux, en particulier, le plan d’accélération industrielle dont l’entrain de l’automobile et de l’aéronautique se confirme de plus en plus.

Or, face à cette approche unilatérale qui n’intègre nullement l’élément humain dans ce rush infrastructurel d’envergure, cette prouesse s’avère donc inopportune si le citoyen continue à consommer cher, gagner dérisoire et vivre amer ! L’avenir du citoyen est grièvement hypothéqué, par cette politique de paupérisation qui profite aux fortunés, prive les couches les plus démunies de leurs droits légitimes.

Car, en fin de compte, à quoi bon se jeter dans une fuite en avant, à travers des édifications phénoménales, alors que la majorité écrasante de populations vit le calvaire des effets du dénuement et de la privation? Assurément, on va droit au mur puisqu’on est train d’assassiner l’un des atouts majeurs de l’exception dont se distingue le pays depuis des lustres, à savoir la stabilité. D’autant plus qu’on s’entête à affaiblir inconscieusement les forces nationales de médiation dont les partis politiques sérieux représentent les plaques tournantes d’encadrement et de mobilisation. Espérons que l’actuel an 2020 commencera à résoudre toutes ces questions et bien d’autres!

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