D’un ton limpide, le Roi du Maroc tissait un discours du trône, épris de sagesse et de raison. Après avoir rappelé la riposte avant-gardiste que le pays eut déployé à cor et à cri, pour faire face à la pandémie et pulvériser l’opération vaccinale, tout en exhortant son peuple à maintenir la vigilance préventive, le Souverain s’était exhaustivement rabattu sur la discorde artificielle qui continue à écarteler deux voisins à desseins communs, au point de cadenasser de manière unilatérale, les frontières sur le visage de leurs peuples respectifs.
Partout dans le monde, il n’y a, sans nul doute que cette étrangeté de pays frontaliers qui gardent les rapports diplomatiques, mais se dressent encore des barrières terrestres, à sens unique, mettant en entrave le droit universel de circulation. Le plaidoyer solennel du Roi, à l’occasion du 22ème anniversaire de son intronisation, s’égrenait sans aucun ambage, faisant fi des différends qui ont entaché les vertus du bon voisinage et obscurci les pages du rapprochement, à plus d’un titre. La main tendue adressée aux gouvernants algériens fait l’effet de fort acquiescement dans les milieux des médias du « rival » de l’est et de douche froide dans le camp des récalcitrants au dégel de la crispation.
Au moment où le signe indien se profilait du côté du palais d’El Mouradia, donnant libre cours aux propos belliqueux, la harangue Royale, à forte intensité, désamorçait les ardeurs martiales, par cet appel sagace lancé, de plain fouet, à la junte algéroise, mais à fortiori, à la communauté internationale dont elle serait témoin. L’ingéniosité du message Royal était sans appel, incitant au retour à la raison, chassant les intrus et gagnant en confiance et en maturité.
Après tant de supplices et de calvaires essuyés, durant plus de quatre décades d’affilée, la causerie paternelle du Roi eu l’affabilité audacieuse de concéder et de faire le pas de la réconciliation. Ce ne fut guère un signe de faiblesse, mais, au contraire, une marque de noblesse et de chevalerie de grande tradition d’une Nation d’exception.
«Ce qui est fait n’est plus à faire !», semble dire ouvertement le Monarque du Maroc avec sérénité et plénitude, paraphant un célèbre dicton français. Et quand le Roi disait que les deux peuples maroco-algérien étaient des «siamois», il fit allusion aux diverses analogies qui marquent leur itinéraire et ce serait bien dommage de gâcher les opportunités qui prêtent à leurs essors mutuels dans la communion fraternelle.
La voix du bon sens a donc retenti sur le firmament du Maghreb, égaré dans les turpitudes de l’utopie et de la désunion intestines.