Larbi Doghmi, une étoile tombée du ciel…

Que serait le théâtre marocain sans Larbi Doghmi? Une vraie étoile tombée du ciel pour illuminer les planches et le cinéma marocains. L’artiste  a marqué de son empreinte la scène théâtrale nationale et le milieu cinématographique marocain.

Larbi est né dans la capitale du royaume en 1931. Comme beaucoup d’enfants et de jeunes de sa génération, il a reçu au début une éducation religieuse avant d’entamer un enseignement moderne primaire dans les classes de l’ancienne Ecole Mohammedia à Rabat. Par la suite et après avoir achevé les études primaires, c’est au lycée Mohammed V de la même ville où  il a poursuivi ses études secondaires.

Très jeune, il imitait ses collègues, ses camarades et professeurs qui ont découvert son talent et l’ont encouragé à se lancer dans le domaine de l’art, plus précisément  le théâtre. C’est en 1948 qu’il intègre la troupe de la Al Mâamora où il essaie de se faire une place parmi les grands. À l’époque, cette troupe était une grande école, notamment avec des comédiens et artistes confirmés comme Abdessamad Kenfaoui,  Tahar Ouaziz, Taïeb Seddiki, Taïeb Lalj, Kenfaoui.

Cinq plus tard, il franchit les portes de l’Institut des études théâtrales  dirigé par André Voisin. Généreux sur scène, passionné par les arts et la culture, cet artiste discret et doué a fait une entrée majestueuse dans le monde du théâtre en 1953 au sein de la troupe nationale de théâtre en partageant la scène avec Ahmed Tayeb Laalej et Mohammed Afifi. Il incarnera alors de grands rôles en interprétant de grandes pièces des ténors du théâtre classique dont Molière, Shakespeare, Beaumarchais et autres.

Larbi Doughmi était l’un des pionniers et personnages clés qui ont contribué à la création du théâtre radiophonique au Maroc. D’ailleurs, c’est à travers le théâtre et les planches qu’il a franchi ce domaine avec le père fondateur du théâtre radiophonique marocain, Abdallah Chakroun  en compagnie d’une pléiade de voix et de visages connu du public marocain, en l’occurrence Habiba Al Medkouri, Amina Rachid Mohamed Ahmed Basri, Mohammed Hammadi Al Azrak, Abderrazak Hakam,  Hammadi Amor,Hassan Al Joundi, Hammadi Attounsi, Hachemi Ben Amr, Thami Al Gharbi, Mahjoub Arraji, Abderrafii Jawahri, Hamidou Benlasoud.

Plus de 30 ans de carrière artistique !  Larbi a partagé une partie importante de sa vie entre les murs de Dar El Brihi. Sa voix et son nom ont brillé dans des pièces de théâtre écrites par Chakroun qui traduisait et adaptait les grands textes du théâtre  universel.

Une expérience très riche avec 300 travaux artistiques radiophoniques. Sa voix résonne encore dans l’imaginaire de beaucoup de Marocains et son visage est gravé dans les mémoires. Du théâtre au cinéma, Larbi a fait un beau passage à la télévision et le 7e art en tournant des films marocains et étrangers dont «The Man Who Would Be King» avec le célèbre  acteur britannique Sean Connery, «Le médecin malgré lui» de Henry Jacques  (1955), «Quand mûrissent les dattes» de Larbi Bennani et Abdelaziz Ramdani (1968), «L’Homme qui voulut être roi» de John Huston (1975), «Soleil des hyènes» de Ridha Behi (1977), «L’Étalon noir» de Caroll Ballard (1979), «Noces de sang» de Souheil Ben Barka (1980), «Le retour de l’étalon noir» de Robert Dalva (1982) et d’autres films qui ont meublé la filmographie marocaine et internationale.

Après une lutte sans merci contre la maladie, Larbi Doghmi a tiré sa révérence le 28 octobre 1994. Un personnage insaisissable!

Mohamed Nait Youssef

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