«L’art plastique marocain est présent en force dans différents pays»

Entretien avec  Ilham Laraki Omari, nommée «Sociétaire du Salon d’automne» à Paris

L’artiste peinture marocaine Ilham Laraki Omari prend part à la cinquième fois consécutive au Salon d’Automne de Paris, événement artistique d’envergure qui aura lieu du 12 au 15 octobre champs Elysée. Cette année la jeune artiste a été nommée «Sociétaire du Salon d’automne», une récompense à son expérience artistique.

Al Bayane : Vous participez pour la cinquième fois consécutive au Salon d’Automne de Paris. Que représente cet évènement artistique international prestigieux pour vous? Parlez-nous de vos œuvres qui seront exposées lors de cet événement? Y aura-t-il des nouveautés pour cette édition?

Ilham Laraki Omari: Le Salon d’Automne a été créé en 1903. Il s’est imposé comme acteur et témoin essentiel de l’émergence des plus importants mouvements artistiques du XXe siècle : Fauvisme, Surréalisme, Cubisme, Art abstrait, Nouvelle Figuration, Art singulier etc.., en accueillant les plus grands noms de la peinture moderne, de Cézanne à Picasso en passant par l’Ecole de Paris. Reconnue d’utilité publique depuis 1920, la société du Salon d’Automne est soutenue par le Ministère de la Culture et de la Communication français.

C’est en 2013 que j’ai été sélectionnée pour la première fois par le Salon d’automne, l’œuvre retenue faisait partie d’une nouvelle série abstraite née après une période figurative et une autre semi-figurative. Cette série nommée «Incandescence» révèle des peintures à l’huile abstraites marquées par une palette chaude et volcanique.

Pour ce qui est toujours du Salon s’automne, j’ai été retenue en 2014 pour y exposer l’œuvre «Le Phénix» puis, en 2015, «Perles de lumière» avant d’être invitée, en 2016, à présenter «Luminescence». Les termes «lumière, émotion, vie, spiritualité, énergie, minéralité, chaleur…» revenaient souvent dans le discours des personnes qui découvraient mes œuvres. Contrairement aux premières toiles de la série «Incandescence», le mot « feu » n’a pas été évoqué, c’est la lumière qui a pris le dessus.

Aujourd’hui, je présente «Sibyllin», une peinture à l’huile sur toile d’une dimension de 140x140cm. Cette œuvre fait partie de la série «Souffle», une exposition en trois volets à citer : Incandescence, Tasbih, Le Temps. Ces trois thématiques ont été dévoilées en exposition individuelle au Siège des Douanes et à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc à Rabat en 2016.

Incandescence, Une suite de la série abstraite, des œuvres à l’huile où la lumière reste le fil conducteur même quand je choisis d’introduire du noir et du gris, comme c’est le cas pour «Sibyllin».

Tasbih, j’y effectue perpétuel pèlerinage dans des sillons que j’esquisse. J’y grave mon dévouement, et éternelle et infinie adulation spirituelle.

Le temps, je le questionne et le met en scène à travers des installations et des sculptures mobiles. J’invite ainsi le spectateur à interagir avec l’œuvre, je peux en citer deux exemples :

Le sablier, en actionnant la manivelle, les sables se déversent brusquement ; d’un seul coup, le temps s’écroule sous vos yeux.

Des engrenages sur toile tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et mimant comme un vertige soufi. Lumière qui jaillit d’une quête à contre-courant, à l’envers du cours du temps comme l’a exprimé l’écrivaine et critique d’art Bouthaina Azami.

Pour cette cinquième année consécutive au salon d’automne, j’expose à la Section «Convergences» qui représente l’ensemble des courants artistiques contemporains. A travers ses artistes, venus du monde entier, cette section présente des styles libérés de toutes contraintes, captant le sublime instant de la vie ou de l’imaginaire dans une maîtrise due aux résultats de leurs expériences. Ultime privilège de ces artistes qui représentent la grande famille du Salon d’automne, plus vivante que jamais, souligne Jean Des villes, peintre et président de cette section. J’ai été invitée à participer également à la section «petits formats» où j’y expose deux œuvres formats « une figure » sous les titres, «lueur» et  «ferveur», celles-ci devaient rappeler l’œuvre «Sibyllin» retenue par le salon.

D’autre part, une vaste programmation culturelle vient enrichir et animer le Salon au gré des actualités. Des débats, des conférences, des lectures et des concerts auront lieu tout au long du salon du jeudi 12 au dimanche 15 Octobre.

Cette année, vous êtes nommée «Sociétaire du Salon d’automne». Un mot sur cette nomination, voire récompense de votre expérience artistique….

Pour mériter ce titre, l’artiste doit d’abord être sélectionné et participer au moins 3 années de suite. Il aura à défendre sa passion par une persévérance et exprimer une évolution constante et un engagement continu dans son travail. Ce titre n’est pas seulement une distinction pour orner la biographie d’artiste, il offre des avantages réels à l’artiste et l’inscrit parmi les artistes reconnus en France.

J’ai été honorée cette année par cette nomination de membre «Sociétaire du Salon d’automne», une décision prise par le conseil d’administration du salon en récompense de la qualité de la production artistique comme ils l’ont précisé.

Qu’en est-il de la visibilité de l’art plastique marocain dans les différents salons et biennales internationaux?

L’art plastique marocain est présent en force dans différents pays à travers des évènements artistiques tels que les salons, biennales, musées et autres. On parle de plus en plus de l’ «Art Africain» et le Maroc y figure, la qualité et la richesse de sa production et son apport artistique ne sont plus à démontrer et sont sollicités de plus en plus à travers le monde.

Quels sont vos rendez-vous artistiques pour cette rentrée?

Je prévois une exposition individuelle en mois de Décembre, à l’amphitrite au Maroc.

Propos recueillis par: Mohamed Nait Youssef

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