Le Bitcoin continue de grimper, alors que le Maroc reste isolé

Cryptomonnaie

Suite à la reconnaissance du Bitcoin comme service de paiement par PayPal, et malgré la crise financière liée à la pandémie de la Covid-19, la célèbre cryptomonnaie a marqué une hausse spectaculaire au niveau mondial en atteignant les 40.000 dollars, chose qui a suscité l’intérêt des investisseurs et le désarroi des régulateurs. Quels sont les facteurs fondamentaux de succès du BTC ? Et quel est la position du Maroc à l’égard de ce genre de cryptomonnaies ?

Aya Lankaoui

Après que la valeur du Bitcoin ait subi une descente à 6000 dollars en mars dernier, la tendance s’est chamboulée en juillet  pour atteindre les 10.000 dollars. Puis, les 20.000 dollars le 16 décembre, pour repasser sous la barre des 40.000 dollars au début de l’année 2021.

A cet effet, Mohamed El Antri, Consultant et analyste financier, explique les raisons de cette hausse, malgré la crise financière mondiale amplifiée par la pandémie.

« On constate que la valeur de cette célèbre cryptomonnaie est en évolution constante. Le bitcoin porte un grand intérêt auprès des investisseurs du marché, parce qu’il n’est pas borné par des barrières administratives. Non seulement chez les investisseurs, aujourd’hui l’économie numérique, demande massivement cette monnaie. Car, désormais, un ensemble des citoyens effectuent leurs achats en e-commerce », annonce-t-il.

Cependant, le 20 novembre 2017, les autorités marocaines ont interdit ce genre de cryptomonnaies, par le biais d’un communiqué. « Les transactions effectuées via les monnaies virtuelles constituent une infraction à la règlementation des changes, passible à des sanctions et amendes prévues par les textes en vigueur », exhorte l’Office des Changes dans un communiqué.

Dans le même ordre d’idées, l’analyste financier Mohamed El Antri, explique la cause de cette décision prise par le ministère de l’économie. « Le ministère interdit la circulation de ce genre de monnaie via la banque centrale du pays, parce que notre monnaie nationale « le dirham », n’est pas encore compétitif par rapport aux autres monnaies, à savoir le dollar et l’euro », annonce-t-il.

« Je pense que les autorités concernées ont toujours de la peur que le Bitcoin prenne de la place sur la scène économique marocaine. La décision de flottement de la monnaie, fait preuve que le dirham est face à une situation critique », ajoute-t-il.

A l’instar d’autres genres de cryptomonnaies, les opérations commerciales du bitcoin n’ont pas pu échapper à des risques de fraude. « Le risque qui revient à la monnaie bitcoin est tout à fait normal. Cela est lié à la question de la non-institution du Bitcoin. C’est-à-dire que celle-ci ne revient pas à une banque centrale, et elle n’est ni bornée ni limitée par la loi », éclaircit l’économiste El Antri.

D’autre part, Chaimae Mezrioui, experte en ingénierie informatique, estime que « les risques de fraude liés à l’achat du Bitcoin via PayPal sont principalement dus aux potentielles rétro-facturations ».

« Pour éviter la fraude, je pense que le moyen le plus rapide, simple et sécurisé pour acheter des bitcoins est de passer par une plateforme d’échanges qui permet d’acheter des bitcoins contre des euros, ou bien même contre d’autres cryptomonnaies si vous en possédez déjà. Sauf qu’au Maroc, ce genre de cryptomonnaies sont interdites », explique-t-elle.

« Je pense que le Maroc manque encore à une révolution numérique, pour que les autorités concernées puissent faire confiance au bitcoin et aux autres cryptomonnaies », ajoute Chaimae Mezrioui.

Parallèlement aux grands chambardements que vit la scène économique mondiale, le Maroc choisit d’interdire les opérations commerciales par ce genre de monnaies qui empêche des opportunités d’investissement, qui peuvent être utiles pour les investisseurs, afin de promouvoir une croissance économique.

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