Le Camerounais Embiid MVP, dans les pas de son modèle Olajuwon

NBA

Le Camerounais Joel Embiid est devenu, 29 ans après une de ses idoles, le Nigérian Hakeem Olajuwon, le deuxième Africain de l’Histoire désigné MVP (« Most valuable player ») de la saison régulière, symbolisant la domination des basketteurs étrangers en NBA et de l’ère des géants ultra-polyvalents.

« Je ne sais pas par où commencer, le chemin a été long, je suis passé par tant de choses, il y a eu beaucoup de travail d’accompli. Et je ne parle pas que de basket. Ca fait du bien d’être là où je suis », a réagi le pivot dans l’émission « NBA sur TNT ».

La troisième fois aura été la bonne pour le pivot des Sixers, finaliste dans cette course au trophée, nouvellement baptisé Michael Jordan, en 2021 et 2022, à chaque fois devancé par Nikola Jokic.

Deuxième, le Serbe des Denver Nuggets n’intègrera finalement pas le club fermé des joueurs élus MVP trois années d’affilée, composé de Bill Russell, Wilt Chamberlain et Larry Bird. La troisième place est revenue au Grec Giannis Antetokounmpo, double lauréat en 2019 et 2020.

Cet accomplissement vient récompenser la progression constante d’Embiid, qui a fini meilleur marqueur du championnat lors des deux dernières saisons. En 2022/2023, il a tourné à 33,1 points à 54,8% de réussite, 10,2 rebonds, 4,2 passes et 1,7 contre de moyenne, améliorant ses statistiques dans presque chaque secteur par rapport à l’exercice précédent.

Au-delà des chiffres, il est récompensé pour son considérable impact sur les Sixers, qui ont fini troisièmes de la saison régulière. Or le pivot (2,13 m et 127 kg) ronge son frein actuellement, car une entorse au genou droit l’empêche d’aider son équipe en play-offs, même si un retour sur les parquets pourrait intervenir cette semaine en demi-finale de conférence Est contre Boston (1-0).

Son entrée au palmarès de cette prestigieuse distinction consacre pour la cinquième année consécutive un joueur non-américain et prolonge l’hégémonie des intérieurs polyvalents, précédemment incarnée par Jokic et Antetokounmpo.

Le Camerounais de 29 ans, ultra-dominant en attaque et force dissuasive en défense, est souvent comparé à Hakeem Olajuwon, un des meilleurs pivots de l’histoire. Et pour cause: l’ancienne star des Houston Rockets, qui brillait par sa technique, ses mouvements, son agilité, sa dureté, sacré champion en 1994 et 1995, a été son modèle dans son apprentissage du basket, au gré d’un parcours atypique.

Alors qu’une carrière de volleyeur lui tendait les bras, il a débuté le basket tardivement, à l’âge de 16 ans. Et quelques mois plus tard, en 2010, il quittait Yaoundé pour la Floride où il intégra un lycée, sans parler un mot d’anglais.

Drafté en 3e position en 2014 par Philadelphie, il n’a fait ses début en professionnel que deux années plus tard, la faute à une blessure au pied droit. Pas de quoi abattre « Jojo » qui a depuis imposé sa carcasse (2,13 m et 127 kg) et son immense talent, pour mieux replacer l’Afrique sur la carte de la NBA, même si ce continent fournit de plus en plus de talents.

« Je voudrais que les gens sachent à travers mon parcours que tout est possible dans la vie, qu’il faut beaucoup de travail, un peu de chance, mais que tout est possible, quoiqu’on on veuille faire à partir du moment où on croit en ce qu’on fait », a-t-il dit.

L’an passé Embiid a été naturalisé Français puis Américain. De quoi susciter les convoitises de ces deux sélections à un an des Jeux olympiques de Paris. Il a promis de prendre une décision sur cette nationalité sportive à venir, que le Cameroun attend aussi fébrilement.

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